AFD - Document d'enregistrement universel 2019
PRÉSENTATION DE L’AFD
Activités du groupe Agence Française de Développement en 2019
mesures règlementaires plus strictes destinées à corriger les déséquilibres financiers et infléchir la dynamique d’endettement. La politique plus accommodante du gouvernement pour atténuer l’impact de la guerre commerciale sur l’économie a néanmoins eu comme conséquence une poursuite de l’endettement des agents et notamment des collectivités locales et risque d’accentuer les vulnérabilités financières, déjà matérialisées par les difficultés de plusieurs petites et moyennes banques du pays. La croissance indienne continue de surprendre à la baisse en raison du ralentissement de la demande intérieure. En Indonésie , la croissance de l’activité, estimée à 5,0 b % en 2019 , est soutenue depuis plus d’une décennie, portée principalement par la demande interne. Sa dynamique contribue néanmoins à alimenter un déficit courant de la balance des paiements depuis 2011, financé par l’afflux massif de liquidités externes, principalement de maturité courte. Le Vietnam maintient également un niveau de croissance élevé (estimé à 6,5 % en 2019), profitant pleinement de son positionnement dans les chaînes de valeur internationales et de la consommation d’une classe moyenne en pleine expansion. Un ralentissement prononcé de la demande chinoise pourrait néanmoins affecter ses exportations de biens intermédiaires et d’équipement. Le taux de croissance du Sri Lanka est estimé à 2,7 Ǿ % en 2019, en raison des retombées négatives des attentats d’avril 2019 sur le secteur du tourisme, aggravant les risques liés à un endettement public élevé. L’activité économique a significativement ralenti dans la région Amérique latine et Caraïbes en 2019 , à 0,1 b % pour l’année, sous l’effet des conditions externes défavorables et ce, malgré une amélioration des conditions financières internationales. Le taux de croissance du Brésil a atteint 1,2 b % en 2019 , restant faible notamment sous l’effet du ralentissement mondial et de la faiblesse de l’investissement. La dette publique avoisine 90 b % du PIB à fin 2019 et sa trajectoire reste haussière, malgré la ratification de la réforme des retraites par le Sénat en octobre Ǿ 2019. En Argentine , le nouvel épisode de dépréciation du peso au mois d’août 2019 (-40 Ǿ % par rapport à l’USD sur un an) a entrainé une nouvelle contraction du PIB de 2,1 % sur l’année. La dette publique, libellée à plus de 75 Ǿ % en devises, a atteint 88 Ǿ % du PIB à fin 2019 et a conduit le FMI à la déclarer comme insoutenable ouvrant la voie à une restructuration de la dette de marché. La baisse significative des réserves de change a poussé la Banque centrale à réintroduire des mesures de contrôle de capitaux. Sur le plan politique, l’élection présidentielle d’octobre 2019 a vu la victoire, dès le premier tour, du ticket d’opposition péroniste Fernandez-Kirchner, qui a pris ses fonctions en décembre. Au Mexique , la croissance faiblit depuis 2015, et a été nulle en 2019 , du fait de la faiblesse de l’investissement, du ralentissement de la consommation privée et de la production industrielle américaine et des incertitudes liées à la politique économique du nouveau gouvernement. Le ralentissement de l’inflation a néanmoins permis à la Banque centrale d’entamer un assouplissement monétaire tandis que la discipline budgétaire a été préservée. En Colombie , la croissance a continué d’accélérer en 2019 , à 3,5 %, sous l’effet d’une demande interne dynamique. L’ Équateur , fortement dépendant des cours du pétrole, a entamé un processus de consolidation budgétaire entraînant une contraction du PIB réel de 0,5 % en b 2019 . Le gouvernement a été forcé de faire marche arrière sur certaines mesures de réduction des dépenses publiques (subventions au prix du carburant), destinées à poursuivre l’ajustement dans le cadre du programme avec le FMI, du fait de violentes manifestations. La Bolivie connaît également
des turbulences politiques , matérialisées par la démission et l’exil du président Morales à l’issue d’un processus électoral fortement contesté. Plusieurs pays d’intervention de l’AFD au Sud et à l’Est de la Méditerranée se caractérisent par des niveaux élevés de dette publique et des besoins de financement externe importants, sources de pressions à la baisse sur les réserves de change. Ces risques budgétaires et externes pèsent sur leur capacité à faire face aux défis posés par une croissance atone (en 2019 , la croissance de la région Afrique du Nord-Moyen Orient s’est établie à 0,8 b % ) et à des niveaux élevés de chômage, générateurs de tensions sociales. La croissance de la Turquie a été légèrement positive, à 0,9 b % en 2019 , soutenue par une politique budgétaire contracyclique et une relance de la croissance du crédit bancaire par les banques publiques. Le ralentissement de l’activité économique conjugué à la dépréciation de la livre turque depuis 2018 a entrainé une hausse du taux de prêts non performants. La dette externe arrivant à maturité au cours des 12 prochains mois est élevée, exposant la Turquie à un risque de refinancement significatif dans un contexte de diminution de la confiance des investisseurs étrangers et au regard de la liquidité disponible en devises. L’année 2019 en Tunisie a été marquée par l’organisation des élections générales, un contexte peu propice à la consolidation budgétaire. La soutenabilité de la dette publique (77 Ǿ % du PIB en 2018, 89 Ǿ % avec les garanties publiques), dont plus de 70 Ǿ % est libellée en devises dépend de la volonté et de la capacité du futur gouvernement à négocier un nouveau programme avec le FMI en 2020. La croissance, en ralentissement par rapport à 2018, est estimée à 1,5 b % et reste insuffisante pour répondre aux défis socio-économiques du pays. Au Liban , des manifestations d’une ampleur inédite ont poussé le gouvernement à démissionner en octobre 2019. Le pays est depuis entré dans une crise économique et bancaire. Le besoin de financement externe croissant de la Jordanie (14,2 % du PIB en 2019) reflète le déficit élevé du compte courant et l’amortissement de plusieurs obligations internationales arrivant à échéance entre 2019 et 2022. La croissance égyptienne est restée dynamique en 2019, à 5,5 % , soutenue par la production de gaz et le secteur du tourisme. Les réformes menées dans le cadre du programme FMI ont permis de réduire la dette publique et le déficit du compte courant et de reconstituer les réserves de change. Au Maroc , la croissance ralentit tendanciellement depuis 2012 et devrait s’établir en baisse, à 2,7 b % en 2019 , du fait de la moindre performance du secteur agricole. Sur la même période, les vulnérabilités externes et budgétaires ont diminué, même si la dette publique reste élevée à 84 Ǿ % du PIB à fin 2018. Le modèle de croissance marocain peine à générer une croissance soutenue et inclusive. En Afrique sub-saharienne , la croissance est restée stable en Ǿ 2019 (à 3,3 b % ). L’environnement extérieur a été moins porteur qu’en 2018, notamment avec la baisse des prix du pétrole, dont plusieurs économies majeures de la région sont exportatrices. Le continent est marqué par l’hétérogénéité des dynamiques de croissance entre les pays. Les pays pauvres en ressources naturelles affichent une croissance près de trois fois plus rapide (6,0 % en Ǿ 2019) que celle des pays exportateurs de pétrole (2,1 %) et des autres pays riches en ressources naturelles (2,7 Ǿ %). La croissance nigériane a atteint 2,3 b % en b 2019 . À moyen terme, le rythme de croissance du PIB devrait à peine s’établir au niveau de la croissance de la population, du fait de contraintes structurelles élevées (déficit en infrastructures, faible niveau
1
21
DOCUMENT D’ENREGISTREMENT UNIVERSEL 2019
Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online