Groupe Crédit Coopératif - Document d'enregistrement universel 2019

RAPPORT DE GESTION

Contexte de l’activité 2

Contexte de l’activité

1

1.1

Environnement économique et financier

2019 : décrochage industriel mondial, résilience française et revirement stratégique de la Fed et de la BCE

la mesure où les anticipations inflationnistes ne cessaient pas de se réduire de part et d’autre de l’Atlantique. La Fed a procédé depuis juillet à trois baisses successives de 0,25 points de son taux directeur. On a aussi assisté à une crise spectaculaire de liquidité les 16 et 17 septembre sur le marché interbancaire américain de mise en pension. La BCE a également nettement assoupli ses conditions monétaires face au décrochage industriel de la zone euro et à la faiblesse de l’inflation sous-jacente. Elle a décidé le 12 septembre une nouvelle baisse du taux de dépôts des banques à -0,5 % (-0,4 % auparavant), la reprise contestée du programme d’achat mensuel d’actifs pour 20 milliards d’euros dès le 1er novembre et la relance des prêts à long terme aux banques (TLTRO), sans parler de l’introduction d’une modulation par paliers du taux de dépôts avec le « tiering », pour en réduire le coût pour les banques. Ce mouvement d’assouplissement monétaire a ainsi contribué à précipiter de nouvelles baisses de taux longs. L’OAT 10 ans est ainsi passée en territoire négatif à partir du 18 juin, se situant même pour la première fois de son histoire à -0,44 % le 28 août. Il a atteint 0,13 % en moyenne annuelle, contre 0,78 % en 2018. En 2019, la croissance française est demeurée résiliente face au retournement allemand, en raison de l’impact favorable des mesures Macron en faveur du pouvoir d’achat des ménages et de la moindre dépendance de l’économie à la contraction des échanges mondiaux. L’activité a certes décéléré mais a retrouvé un rythme proche de son potentiel autour de 1,3 % l’an. Elle a d’abord reposé sur un investissement productif encore dynamique, du fait des conditions favorables de financement et d’un impact ponctuellement positif de trésorerie. A contrario, la consommation des ménages a réagi avec un retard traditionnel d’environ quatre trimestres à l’accélération du pouvoir d’achat vers plus de 2,1 %, venant des mesures fiscales annoncées en décembre 2018 et en avril 2019, du recul de l’inflation (1,2 %, contre 1,9 % en 2018) et de l’amélioration de l’emploi. Pourtant, la crise sociale des gilets jaunes, puis dans une moindre mesure à partir du 5 décembre, la grève liée à la réforme des retraites n’ont pas pesé davantage sur la conjoncture. A l’inverse de 2018, le commerce extérieur a pâti de l’essoufflement de la demande mondiale. La croissance, plus riche en emplois depuis 2015, a été cependant suffisante pour permettre de prolonger la baisse du chômage vers une moyenne annuelle de 8,2 %, contre 8,5 % en 2018.

En 2019, l’économie mondiale a plus nettement ralenti, progressant de 2,8 % l’an, contre environ 3,6 % en 2018, après avoir connu un pic d’activité en 2017. En effet, l’industrie est entrée en récession dès le quatrième trimestre 2018 principalement en Europe et en Asie, dans l’automobile mais également dans l’électronique. Ce décrochage, nourri par les menaces protectionnistes américaines, a contribué à la contraction des échanges mondiaux, notamment au détriment des économies les plus intégrées, comme la Chine et l’Allemagne. Enfin, l’accumulation d’incertitudes, qui s’est exacerbée dès le début de 2019, a pesé sur la confiance des agents économiques : inversion de la courbe des taux d’intérêt en août aux Etats-Unis ; ● émergence, finalement repoussée, d’un Brexit dur au 31 octobre ; ● vicissitudes politico-budgétaires sur les finances publiques italiennes ● jusqu’à l’été, etc. Plus précisément, l’exception conjoncturelle américaine a pris fin, en raison de l’atténuation de l’effet de la relance fiscale antérieure. La Chine a poursuivi son ralentissement graduel, dans un contexte d’inflation pourtant en hausse, du fait de la pandémie porcine. La zone euro a pâti du fléchissement industriel allemand et Italien, s’affaissant vers 1,2 % l’an, contre 1,9 % en 2018. Par ailleurs, au-delà de tensions géopolitiques temporaires, le prix du Brent, dont la moyenne annuelle a été de 64,2 dollars le baril (Brent), n’a pas été une source d’inflation, du fait de l’essoufflement de la croissance mondiale. En dépit du ralentissement économique, on a paradoxalement vécu une flambée relative des actifs boursiers, obligataires et immobiliers, du fait surtout du recul des taux d’intérêt nominaux vers des niveaux incroyablement plus bas qu’en 2018. En particulier, le CAC 40 a progressé de 26,4 %, atteignant 5 978,06 points le 31 décembre 2019, contre 4 730,69 points un an plus tôt, soit sa plus haute performance depuis 20 ans. En effet, face à la crainte de voir la conjoncture s’engager dans une récession et face aux tensions commerciales croissantes, la Fed et la BCE ont complètement changé d’orientation stratégique dans crises géopolitiques avec l’Iran ; ● risque d’escalade protectionniste ; ●

1.2

Faits majeurs de l’exercice du Groupe BPCE

Dix ans après sa création, le Groupe BPCE a poursuivi le renforcement de son modèle de banque coopérative universelle. S’agissant des avancées stratégiques, le Groupe BPCE a acquis en 2019 50,1 % du capital de Oney Bank renforçant ainsi son potentiel de développement dans les services financiers spécialisés, notamment les paiements. Présente dans onze pays, comptant 3 000 collaborateurs, 7,6 millions de clients et 400 partenaires commerçants et e-commerçants, Oney Bank bénéficiera de l’expertise conjointe de BPCE et Auchan Holding en vue d’accélérer sa croissance et développer sa présence en Europe dans les solutions de paiement, de financement et d’identification digitale. Une banque digitale de proximité viendra aussi compléter l’offre client.

Le partenariat industriel élargi entre le Groupe BPCE et La Banque Postale a également franchi une étape importante avec la signature d’accords concernant CNP Assurances (extension des accords commerciaux et pacte d’actionnaires) et la définition des principaux termes du projet de rapprochement d’activités de gestion d’actifs. Le projet vise à combiner, au sein d’Ostrum Asset Management, les activités et expertises de gestion taux euro et crédit, ainsi que la gestion assurantielle d’Ostrum Asset Management et de LBP Asset Management, regroupant ainsi environ 435 milliards d’euros d’encours sous gestion (sur la base des encours au 30 juin 2019), avec l’ambition de créer un acteur intégralement conforme aux principes de l’investissement socialement responsable (ISR).

52 GROUPE CRÉDIT COOPÉRATIF DOCUMENT D'ENREGISTREMENT UNIVERSEL 2019

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