EDF / Document de référence 2018

3.

INFORMATIONS ENVIRONNEMENTALES ET SOCIÉTALES − RESSOURCES HUMAINES Autres thématiques de la politique développement durable

2018 0,97

2017 1,03

2016 1,03

(en l/kWh)

Eau consommée/production thermique

En intégrant la production d’énergie renouvelable, qui ne consomme pas d’eau, le ratio spécifique se réduit même à 0,86 l/kWh. Compte tenu de l’évolution prévue du parc, les prélèvements et consommations globales d’eau douce à l’échelle du Groupe auront tendance à baisser dans les années à venir. Optimiser l’utilisation d’eau Les centrales thermiques utilisent l’eau comme source froide pour optimiser leur rendement. Le groupe EDF travaille sur plusieurs leviers pour optimiser son utilisation d’eau et réduire la pression sur les milieux : recherche de la meilleure efficacité possible pour l’utilisation de l’eau à l’échelle ■ des territoires et des bassins hydrographiques ; réduction des consommations d’eau par le choix de systèmes de refroidissement ■ pour les centrales thermiques, adaptés à la localisation géographique et à la disponibilité de la ressource en eau sur le site : refroidissement en circuit ouvert (cas des grands fleuves) : prélèvement ■ important de l’ordre de 150 à 180 l/kWh, restitution en rivière et consommation très faible (ordres de grandeur de 0,1 à 0,7 l/kWh), refroidissement en circuit fermé du fait d’une ressource en eau moindre : ■ prélèvement d’eau plus faible (6 à 8 l/kWh) qu’un circuit ouvert mais avec une consommation d’eau par évaporation plus importante via un aéroréfrigérant (2 à 3 l/kWh), refroidissement par aéroréfrigérant sec par air. Le refroidissement n’utilise ■ plus l’eau mais l’air (avec une dégradation du rendement de l’installation). Dans les départements d’outre-mer, où EDF investit dans de nouvelles centrales de production thermique, la R&D d’EDF a conçu des systèmes de refroidissement des moteurs par « aéroréfrigérants secs », qui réduisent les prélèvements d’eau de 700 000 mètres cubes par an et par centrale. Les nouvelles centrales d’EDF PEI ne sont désormais plus refroidies à l’eau de mer ; la limitation des prélèvements d’eau douce en recyclant de l’eau dans les ■ process ou en dessalant de l’eau de mer. Exemples de réduction de consommation d’eau et mesures de limitation des prélèvements Chez Framatome, un programme de recherche de fuites sur ses réseaux d’eau potable et la réfection de certains d’entre eux a été lancé et s’échelonne sur plusieurs années. En Belgique, EDF Luminus a changé en octobre 2018 le système de refroidissement de sa centrale CCG de Seraing en remplaçant le système de refroidissement par une tour aéroréfrigérante. Cette action conduira à une diminution des prélèvements d’eau de la rivière, ainsi qu’à une réduction significative des taxes sur le prélèvement d’eau payées pour cette centrale. En Chine, la mise en place d’une nouvelle prise d’eau en rivière (Yellow river water station) pour la centrale thermique de Shiheng a permis de réduire la consommation d’eau pompée jusque-là dans la nappe phréatique de 11 mm 3 par an. En France, EDF a réduit la consommation d’eau potable de l’ensemble de son parc immobilier et de ses espaces verts d’environ 5 % par an jusqu’en 2017. Réutiliser et recycler l’eau La réutilisation des eaux de process et de refroidissement se développe dans le Groupe lorsque c’est pertinent. En Chine, la centrale Ultra-supercritique de Fuzhou réutilise toutes ses eaux de process de manière séquentielle et en fonction de la qualité de l’eau (du refroidissement à l’arrosage des cendres et des jardins). Dans les grandes installations de combustion de biomasse de Dalkia, les eaux de rejet de process sont utilisées pour refroidir les cendres sous foyer des chaudières, de façon à limiter les volumes d'effluent liquide à traiter. Au Brésil, la centrale thermique d’EDF Norte Fluminense, a mis en place il y a quelques années un système de récupération et utilisation des eaux de pluie permettant de réduire de 2 % ses prélèvements annuels dans la rivière. En France, les centrales thermiques de Cordemais et Martigues d’EDF récupèrent les eaux de pluie ou recyclent leurs effluents afin de réduire leur consommation d’eau de ville, soit une économie de 150 000 mètres

cubes d’eau sur 300 000 mètres cubes consommés auparavant. En Guadeloupe, des citernes de récupération des eaux de pluie ont été mises en place pour réduire les prélèvements d’eau. Le nouveau centre R&D de Saclay utilise les eaux de pluie de récupération pour alimenter 50 % des eaux de toilettes. Dans certains cas, la fourniture d’une partie de l’eau du circuit de refroidissement échauffée de certaines centrales nucléaires pour différents usages (agricoles, industriels, etc.) est autorisée dans le cadre de prescriptions réglementaires spécifiques. Dessaler l’eau Sur le site EPR de Flamanville 3, une unité de dessalement a été mise en place en 2016 pour compléter les moyens de production d’eau déminéralisée pour le process ainsi que pour les autres tranches. En Corse du Sud, EDF a conçu la source froide d’une centrale thermique en installant une prise d’eau de mer, permettant de réduire significativement la consommation d’eau douce. En Guadeloupe, la centrale TAC de Jarry Sud possède elle aussi une installation de dessalement d’eau de mer, permettant de ne plus utiliser l’eau de ville et l’économie de près de 50 000 m 3 /an d’eau douce. En Italie, Edison dispose depuis fin 2016 d’une centrale CCG (Simeri Crichi) équipée de dispositifs de dessalement d’eau de mer pour remplacer ses prélèvements en eau douce. Innover vers une soutenabilité des usages de l’eau La politique DD Groupe intègre une exigence sur l’eau : « Gérer l’eau de manière intégrée, solidaire et durable » et se traduit par un indicateur spécifique : « Chaque site produisant de l’énergie prévoira, évaluera et rendra compte de la soutenabilité de son usage de l’eau en utilisant une méthode interne EDF (dans l’attente d’une méthode internationale reconnue) ». Les méthodologies de calcul existantes d’une « empreinte eau » ne sont pas pertinentes pour le secteur énergétique ; aussi, dans le cadre du Forum Mondial de l’eau, le groupe EDF a piloté (1) un projet international visant à élaborer une terminologie et un cadre méthodologique adapté au secteur énergétique. Dans la suite, et pour répondre à ses propres besoins, le Groupe a mobilisé un groupe de travail afin de pouvoir proposer un éventail d’indicateurs de soutenabilité des usages de l’eau, permettant d’alimenter le dialogue avec les parties prenantes. Ces indicateurs, peuvent, selon le contexte, refléter la relation à l'eau d’un aménagement ou d’un ensemble d’aménagements sur un bassin versant. Gouvernance et partage de l’eau 3.3.2.2.2 L’optimisation de l’eau utilisée dans notre production électrique est très importante pour garder la maîtrise de l’eau en tant que ressource, notamment pour respecter nos engagements de garantie des multi-usages de l’eau (eau potable, irrigation, tourisme, etc.) et les besoins des autorités locales. Gouvernance Partout où il opère, EDF s’inscrit dans une logique de gestion de l’eau par bassin hydrographique. En France, EDF est représentée par l’UFE dans les instances de chaque bassin (Comité de bassin des agences de l’eau) Les actions d’EDF s’inscrivent pleinement dans les nouveaux schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) pour la période 2016-2021. La coordination de l’activité eau au sein du Groupe est réalisée pour chaque bassin par un Délégué coordonnateur de bassin et au niveau national via une fonction spécifique inter-métiers (Coordination de l’Eau d’EDF), mise en place officiellement en 2007 suite à plusieurs événements climatiques intenses. Elle est pilotée par le Directeur Exécutif Groupe chargé du pôle Énergies Renouvelables (membre du Comex). La gestion opérationnelle de l’eau est assurée au niveau national par le Groupe Gestion de l’Eau (GGE) chargé d’assurer le suivi régulier, hebdomadaire ou quotidien si nécessaire, des stocks d’eau afin de coordonner les différentes contraintes de production et de gestion du multi-usages de l’eau. estion et partage de l’eau En France, 2018 restera une année particulière alternant les extrêmes hydrométéorologiques. Le premier semestre a été très arrosé conduisant à un enneigement exceptionnel sur l’ensemble des massifs, une forte hydraulicité généralisée sur le premier semestre (un des productibles hydrauliques les plus forts depuis 40 ans). Un changement radical de conditions météorologiques a ensuite eu lieu avec l’avènement d’un temps devenant sec et très chaud durant l’été, et plus

Entre 2012 et 2015. (1)

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