EDF / Document de référence 2018
INFORMATIONS ENVIRONNEMENTALES ET SOCIÉTALES − RESSOURCES HUMAINES Autres thématiques de la politique développement durable
Eau 3.3.2.2
renouvelables intermittentes, et à la réponse à incidents pour éviter un blackout. Le « Plan Stockage » lancé par EDF en 2018 intègre bien entendu cette technologie avec 2 GW (sur les 6 prévus) de nouvelles STEP d’ici 2035 (essentiellement en France). En France métropolitaine, EDF gère 7,5 milliards de mètres cubes d’eau stockées dans ses réservoirs (représentant environ 75 % des réserves artificielles du pays). À l’échelle du Groupe, environ 50 milliards de mètres cubes d’eau (dont eau de mer) sont prélevés pour le refroidissement des moyens de production thermique dont 99 % sont restitués dans le milieu naturel presque instantanément, ce qui fait d’EDF un important préleveur mais un faible consommateur d’eau. Maîtriser son prélèvement et sa consommation d’eau Le Groupe s’est engagé à poursuivre l’amélioration des performances en termes de prélèvements et de consommation d’eau des centrales existantes, et à rechercher la meilleure efficacité pour l’utilisation de l’eau à l’échelle des territoires et des bassins hydrographiques. L’exposition des moyens de production du Groupe au stress hydrique a été évaluée et est maîtrisée. L’essentiel du prélèvement d’eau de ses installations se fait en France 81 % et au Royaume-Uni 17 % dans des zones où il n’y a pas de stress hydrique permanent ; les installations nucléaires et thermiques sont majoritairement implantées en bord de mer (et n’utilisent donc pas d’eau douce). De plus, dans les situations où un risque potentiel ponctuel a été identifié, des mesures adaptées ont été prises à la conception ou pendant l’exploitation. Ainsi, le réservoir de Lunax a été construit dès l’origine en amont de la centrale nucléaire de Golfech pour palier à un déficit possible d’eau de la Garonne utilisée pour son refroidissement en période de sécheresse aggravée. L’accessibilité à l’eau pour les besoins de production est donc assurée même dans des conditions particulières, voire extrêmes. Le stress hydrique et son évolution est un paramètre regardé avec attention pour le criblage de tout nouveau projet présenté en CECEG. Globalement, 67 % de l’eau prélevée à des fins de refroidissement pour le Groupe est issue du milieu marin ou estuarien, sans contrainte de disponibilité de ressource. Cette part s’élève à près de 60 % en France, à plus de 99 % au Royaume-Uni et à près de 93 % en Italie. Les prélèvements d’eau sont stables (légèrement en baisse) par rapport aux années précédentes et les prélèvements d’eau douce sont en baisse d’environ 4 % du fait principalement de la forte baisse de production à partir de charbon.
La demande mondiale en énergie et en eau croît dans un contexte de changement climatique qui modifie les régimes de précipitations. Le secteur de l’énergie, de l’extraction d’énergie primaire à la génération d’électricité, dépend entièrement de l’eau. L’eau est une source de refroidissement pour les productions thermiques, et bien sûr matière première pour la production hydroélectrique. Ceci pose la question du partage de la ressource en eau entre les différents usages, même si nous en restituons une très grande part. Au-delà de ces aspects quantitatifs, la qualité de l’eau est aussi un enjeu identifié dans la matrice de matérialité comme un enjeu significatif. Cela fait référence au management des risques de pollution et de contamination susceptibles de causer sur les milieux terrestres et aquatiques des altérations biologiques, physiques et chimiques (et leurs effets sur la santé). En tant que gestionnaire et utilisateur majeur de l’eau, EDF doit protéger, gérer et partager l’eau au sein des territoires dans lequel il agit en intégrant pleinement la dimension très locale de l’eau. Le groupe EDF a intégré le risque « eau » dans sa politique de gestion des risques. Chaque décision d’investissement fait donc l’objet d’une analyse de risques détaillée ainsi que d’études d’impacts poussées. Une ressource pour la production 3.3.2.2.1 d’énergie L’eau est un élément fondamental pour la production d’énergie. La force de l’eau est ainsi matière première pour la production hydroélectrique. L’eau est également nécessaire pour le refroidissement des centrales thermiques et l’extraction et le raffinage des produits pétroliers et gaziers. L’hydroélectricité, et donc l’eau, joue également un rôle important pour les systèmes électriques. Les grands lacs de barrage et les stations de pompage (STEP) assurent une fonction de stockage de l’eau, transformable rapidement en énergie électrique. De ce fait, les grands lacs de retenue sont encore aujourd’hui la seule forme de stockage électrique à grande échelle (14 GW appelables en environ 10 minutes en France) indispensable aux périodes de pointe, au développement des énergies
3.
VOLUMES D’EAU PRÉLEVÉS ET RESTITUÉS PAR LE GROUPE
2018 47,2 15,4
2017 47,6 16,0
2016 47,4 16,2
(en milliards de mètres cubes)
Eau de refroidissement prélevée (1)
dont part d’eau douce
dont part d’eau saumâtre (ou estuaire)
6,2
6,4
6,1
Eau de refroidissement restituée
46,7 14,9
47,0 15,5
46,8 15,7
dont part d’eau douce
dont part d’eau saumâtre (ou estuaire)
6,2
6,4
6,1
Eau évaporée (2)
0,50
0,54
0,54
Dont 38 milliards de mètres cubes en France et 8 au Royaume-Uni en 2018. (1) Eau consommée, dont 0,48 en France et 0,01 au Royaume-Uni en 2018. (2)
À noter que la quantité d’eau douce prélevée dans les nappes phréatiques est marginale, environ 0,01 % de l’eau douce prélevée en surface. La France voit la thermosensibilité de son parc thermique diminuer, avec la fermeture des anciennes centrales à charbon ou à fioul (centrale d’Aramon fermée en 2016 par exemple) à proximité des rivières. Les nouveaux moyens de production thermique sont désormais situés en bord de mer (CCG de Martigues) ou équipés d’aéroréfrigérants (Blénod 5 et mise en service industrielle du CCG de Bouchain à très hautes performances), qui réduisent la dépendance à la ressource en eau. Près de 99 % des volumes d’eau prélevés sont restitués au milieu naturel. Conformément aux réglementations locales en matière de prises d'eau et de rejets, les sociétés du Groupe mettent en œuvre les moyens nécessaires au respect des conditions de quantité et qualité d’eau ; elles mettent en place, en concertation avec les parties prenantes, des mesures adaptées aux situations climatiques
exceptionnelles. EDF assure une surveillance de paramètres indicateurs de la qualité des écosystèmes terrestre et aquatique autour des sites. Les résultats de cette surveillance sont transmis aux administrations et utilisés dans des documents ou supports destinés au public. Le volume d’eau évaporée en valeur absolue (500 mm 3 ) est en baisse de presque 10 %, l’essentiel de ce volume se fait en France (96,3 %) et au Royaume-Uni (2,4 %). La consommation spécifique d’eau évaporée par kilowattheure d’électricité produite par les centrales thermiques fossiles, gaz et nucléaires du Groupe a été de 0,97 l/kWh contre 1,03 l/kWh en 2017 et en 2016. Du fait de l’utilisation de circuits ouverts et d’utilisation d’eau de mer dans certaines centrales, ces valeurs sont inférieures aux moyennes actuelles du secteur : 1,8 à 2,8 l/kWh selon l’IAEA (1) .
Efficient water management in water cooled reactors, International Atomic Energy Agency, 2012. (1)
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EDF I Document de référence 2018
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