Groupe Crédit Coopératif - Document d'enregistrement universel 2020

RAPPORT DE GESTION Activités et résultats consolidés du Groupe 2

3.3

Activités et résultats par secteur opérationnel

Banque de proximité 3.3.1 Dans un contexte économique perturbé par la crise sanitaire, le Crédit Coopératif et BTP Banque ont maintenu un fort volume d’activité sur leur métier de banque de proximité. Les ressources bilancielles se sont accrues de 18 % en moyenne sur l’année, grâce à l’exceptionnel dynamisme des dépôts à vue (+ 25 % en moyenne sur 2020 après + 9 % sur l’année 2019). L’épargne sur livrets a également bien progressé (+ 9 %) tandis que, comme les deux années précédentes, les ressources à terme ont continué à décroître du fait du non-renouvellement des tombées. Les encours moyens annuels de crédits ont vu leur progression s’accélérer par rapport à 2019, non seulement grâce à la production de crédits amortissables qui est restée soutenue malgré la crise (2 688 millions d’euros, soit + 6 % par rapport à 2019) mais aussi grâce à l’octroi des prêts garantis par l’État pour un total de 1 239 millions d’euros en 2020. Le niveau des remboursements anticipés a néanmoins été légèrement plus important qu’en 2019, avec 368 millions d’euros remboursés contre 322 millions d’euros en 2019. Concernant le fonds de commerce, le Crédit Coopératif et BTP Banque comptent 434 573 clients au 31 décembre 2020 contre 436 224 au 31 décembre 2019, soit une diminution nette de 1 651 clients (- 0,4 %). 3.3.1.1 La banque accompagne de nombreuses entreprises de l’industrie et des services. Elle les soutient dans leurs actions de transition énergétique, finance leurs investissements classiques et innovants et leur transmission. Elle intervient avec l’aide et l’expertise sectorielle de coopératives financières actives dans leurs régions et en lien avec des fédérations professionnelles partenaires comme la Fédération des industries mécaniques, la Fédération professionnelle des entreprises du recyclage (FEDEREC). Ces réseaux représentent un ensemble de PME/PMI – ETI, pour certains fleurons ou futurs fleurons de l’économie française intervenant dans les secteurs de l’industrie, des déchets, de l’eau, de l’air, des sols pollués, du bruit, des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique et des bâtiments à faible impact environnemental. La crise sanitaire et économique de la Covid-19, du fait de son ampleur, par effet de diffusion, impacte négativement l’ensemble de la sphère industrielle. Cet impact en termes de croissance, est néanmoins différencié d’un secteur à l’autre. Comparée à d’autres épisodes de récession lourde, sa configuration est néanmoins très singulière. C’est sans doute la première fois que les services aux particuliers ou aux entreprises (tourisme, hôtellerie, restauration transport, secteurs récréatifs etc.) sont au centre du décrochage de l’activité. Ces services sont généralement plutôt stabilisants dans un contexte de récession industrielle lourde. Dans le cadre du Coronavirus, ils jouent au contraire un effet d’entraînement. On note parmi les secteurs industriels les plus impactés : l’aéronautique, la mécanique l’automobile et l’électronique. Ceux, moins impactés car plus stratégiques sont l’industrie agro-alimentaire, la santé, la chimie (pharmaceutique) et certaines entreprises de la mécanique qui fabriquent des équipements médicaux. Également certaines entreprises textile et cosmétique en reconversion de leurs lignes de production. La crise a bouleversé, à partir du 17 mars 2020, l’activité et le modèle économique du transport routier de marchandises. L’activité a été lourdement impactée, avec des effets à la baisse et quelques hausses notables selon qu’elles ont été plus concernées par le rush des Coopératives et entreprises groupées

consommateurs sur le papier toilette et les pâtes ou l’arrêt soudain des chaînes de montage dans l’industrie automobile, des chantiers et travaux de construction, etc. Cette crise a entraîné des modifications de leurs conditions d’exploitation en générant des surcoûts visibles (alourdissement des coûts variables et/ou des charges fixes). Un des exemples les plus évidents est l’incidence de l’augmentation des parcours à vide. Pour pallier l’effet Covid-19 et s’adosser aux mesures gouvernementales, nous avons accompagné les entreprises du transport en mettant en place des reports d’échéances et des PGE pour les plus fragiles. Nos équipes ont mis en œuvre une relation de proximité plus intense avec les clients dans les territoires. Nous avons pu constater que les plus résilientes sont les entreprises appartenant à un groupement coopératif, cœur de cible du Crédit Coopératif, comme le groupement ASTRE par exemple. Également, nous avons une nouvelle fois assisté, en 2020, à un nouvel écrémage du secteur avec des opérations de croissance externe menées par les grands acteurs. Le Crédit Coopératif finance des flottes de véhicules dits propres depuis 3 ans, ainsi que des stations de territoire, souvent portées par des clients transporteurs adhérents de coopératives clientes. La transition énergétique prend une part prépondérante dans le transport routier, surtout pour sa part d’activité en zone urbaine. La nécessité de réduire son empreinte carbone est désormais tout à fait intégrée par le secteur. Un mix des solutions technologiques est indispensable à la mise en œuvre d’une transition énergétique efficace, et passe par le diesel, le gaz naturel pour véhicules (GNV), le mode électrique et/ou hydrogène. Même si le GNV est en forte croissance et répond pour partie aux importantes attentes du secteur, la question reste posée quant aux calendriers de mise en œuvre du mode électrique. En France en 2023, 3 % des poids lourds rouleront au GNV et 20 % du GNV sera du BioGNV, pour atteindre plus de 340 000 véhicules roulant au GNV d’ici 2030 d’après les objectifs fixés par la Programmation Pluri-annuelle de l’Énergie (PPE). De nombreuses entreprises de type TPE, PME, PMI sont sur le point de fermer, avec un impact social qui risque d’être considérable. Le Crédit Coopératif et la CGSCOP ont un rôle à jouer dans la reprise des entreprises en difficultés, sous forme de sociétés coopératives. De nombreux salariés ont une méconnaissance de l’intérêt d’un passage en coopérative et des outils qui leur permettraient de réaliser une reprise de leur entreprise. Le contexte actuel va accélérer la promotion du modèle coopératif. Fermetures de magasin, fermetures partielles des rayons, vente en ligne, click and collect …, face à la pandémie le secteur du commerce a dû s’adapter en quelques mois. Les habitudes de consommation liées aux contraintes du confinement ont rebattu les cartes sur les formats de magasins alimentaires. Le drive qui affichait déjà une bonne dynamique a connu une hausse phénoménale en captant de nouveaux consommateurs découvrant ce service ; et ils pourraient être nombreux à continuer à l’utiliser dans le futur. Les grands hypermarchés qui attiraient moins avant la crise, ont eu une fréquentation variable selon les décisions gouvernementales. Mais, ce sont surtout les magasins de proximité qui ont été très sollicités par les clients, et continuent à gagner des parts de marché. Nous pouvons logiquement penser que les indépendants devraient poursuivre leur marche en avant, mais probablement à rythme moins effréné. La distribution de produits biologiques continue sa progression tant dans la grande distribution que chez les spécialistes mais avec un rythme moins élevé qu’en 2019. Les spécialistes de la distribution matériaux de construction ont rapidement pu continuer leur activité pendant le premier confinement limitant l’impact négatif sur les chiffres d’affaires. Les écarts ont pu être pour la plupart compensés par la bonne dynamique du second semestre.

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GROUPE CRÉDIT COOPÉRATIF DOCUMENT D'ENREGISTREMENT UNIVERSEL 2020

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