EDF / Document d'enregistrement universel 2019
3. Performance extra-financière
EDF, entreprise engagée dans la transition énergétique
Une transparence renforcée sur les sujets 3.2.1.1.6 climatiques (1) La mise en œuvre des recommandations de la Task force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD) La TCFD est un groupe de travail du Conseil de stabilité financière (FSB) du G20 qui a été mis en place lors de la COP21 en 2015 afin d’œuvrer à améliorer la transparence financière des entreprises en matière climatique. EDF a été l’une des premières organisations au monde à soutenir les recommandations publiées par la TCFD en juin 2017. Ces recommandations précisent les éléments de reporting climat attendus dans les documents de référence des entreprises pour quatre piliers : la gouvernance, la stratégie, la gestion des risques et les indicateurs. Depuis 2018, la déclaration de performance extra-financière du groupe EDF comprend une table de correspondances permettant d’identifier de façon exhaustive les réponses apportées par le Groupe aux recommandations de la TCFD. Le groupe EDF est par ailleurs engagé dans un processus d’amélioration permanent et vise à atteindre à terme un alignement complet de son reporting avec les recommandations de la TCFD. La participation au questionnaire du CDP Le CDP (anciennement Carbon Disclosure Project ) est une organisation indépendante à but non lucratif créée en 2000 et soutenue par plus de 800 investisseurs, qui incite les entreprises mondiales cotées à transmettre des informations sur leurs stratégies en matière de lutte contre le changement climatique afin de les noter et de faciliter l’information des parties prenantes (entreprises, investisseurs, responsables politiques). La réponse d’EDF au questionnaire du CDP est publique (2) . L’identification des risques et des 3.2.1.1.7 opportunités liés au changement climatique (3) La production d’énergie représente aujourd’hui environ 60 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre d’origine anthropique, dont 40 % (4) sont liées à la production d’électricité et chaleur. À lui seul le secteur de production d’électricité et chaleur produit 25 % des émissions de CO 2 d’origine anthropique (GIEC, AR5). En France, la performance carbone du groupe EDF (5) lui confère un avantage, même si, en raison de sa taille, le Groupe reste émetteur de carbone au périmètre mondial au titre des émissions du scope 1 et celles indirectes significatives du scope 3. La décarbonation de la production d’électricité est reconnue comme constituant un vecteur efficace de réduction des émissions de CO 2 ; dans le même temps, un consensus s’est formé sur des perspectives de croissance très forte de la demande d’électricité mondiale (presque 80 % d’ici à 2050). Le risque climatique a été reconnu comme risque prioritaire à l’échelle du groupe EDF en 2018. Il a fait l’objet d’un rapport du conseil scientifique du Groupe en mars 2019 ainsi que d’une analyse détaillée présentée au Comité exécutif du groupe EDF ainsi qu’au Comité d’audit du Conseil d’administration en octobre 2019. On trouve en section 3.6.3 une description détaillée des risques et opportunités identifiés dans le cadre de cette analyse, ainsi que leurs impacts potentiels pour l’activité du Groupe. Ces risques figurent également en section 2.2.3 « Transformation du groupe et risques stratégiques » facteur de risque 3B adaptation au changement climatique : risques physiques et risques de transition. Le groupe EDF retient pour l’analyse des risques climatiques la classification proposée par la TCFD, qui distingue risques physiques et risques de transition. Le groupe EDF présente un profil d’exposition aux risques climatiques, et notamment aux risques politiques, atypique. Avec un mix de production électrique décarboné à 90 % au niveau mondial (6) , la part de notre production électrique directement exposée à un prix du carbone dans le cadre de l’EU ETS est largement inférieure à 10 %. Ainsi, contrairement à la plupart des autres électriciens et énergiticiens, le renforcement des ambitions climatiques au niveau politique et la hausse des prix du carbone notamment dans l’EU ETS constituent pour le groupe EDF de formidables opportunités de valorisation des atouts du Groupe.
La stratégie d’adaptation au changement 3.2.1.1.8 climatique Du plan aléa climatique à une stratégie globale de résilience de l’entreprise au changement climatique Dès 1999, les tempêtes Lothar et Martin ont conduit EDF à travailler sur la prévention des impacts physiques du climat sur ses activités. Le groupe EDF s’est ensuite doté d’un plan aléas climatiques en 2004, puis d’une première stratégie d’adaptation au changement climatique en 2010. Ce document pose le fondement des engagements du Groupe en matière d’adaptation et identifie les actions à mettre en place dans tous les métiers : évaluer les impacts du changement climatique sur les activités existantes et futures ; adapter les installations existantes pour les rendre moins sensibles aux conditions climatiques et résilientes aux situations extrêmes ; intégrer les hypothèses d’évolution du climat dans la conception des nouvelles installations ; adapter les offres, les opérations internes et le savoir-faire du Groupe au changement climatique. Cette première stratégie d’adaptation ciblait en priorité les risques physiques associés au changement climatique, et donc notamment les ouvrages de production à durée de vie supérieure à 40 ans, comme les centrales nucléaires et les barrages hydrauliques. Les centrales éoliennes et photovoltaïques, en tant que structures plus légères, facile à démanteler et de durée de vie typiquement inférieure à 20 ans, étaient considérées comme moins exposées au risque climatique. Suite à la publication des recommandations de la TCFD en 2017 (voir section 3.2.1.1.6) et au dossier « risques climatiques » présenté au Conseil d’administration (voir section 3.2.1.1.7), le groupe EDF s’est engagé à mettre à jour en 2020 sa stratégie d’adaptation au changement climatique, en adoptant une approche holistique couvrant non seulement les risques physiques mais également les risques de transition. Cette stratégie nationale s’accompagne de plans d’adaptation élaborés au niveau de chaque entité du Groupe et mis à jour avec une fréquence minimum de 5 ans. Une compétence unique parmi les grands électriciens Dès la publication du 1 er rapport du GIEC en 1990, le groupe EDF a fait le choix de développer en interne une compétence sur les enjeux climatiques. Fait unique parmi les grand électriciens, le groupe EDF dispose aujourd’hui d’une équipe d’une quinzaine de chercheurs permanents travaillant sur l’estimation des conséquences du changement climatique sur le parc de production existant et à venir (nucléaire, hydraulique, éolien, solaire, etc.), sur l’évolution du productible à partir d’énergies renouvelables et sur l’évolution de la demande en énergie. Créé en 2014, le service climatique d’EDF R&D joue le rôle de passerelle entre la science climatique, sans cesse en évolution, et les métiers du groupe EDF. Il permet de fournir aux différents métiers du groupe EDF des données climatiques prêtes à l’emploi pour quantifier les risques liés au changement climatiques et élaborer leur plan d’adaptation. Pour ses études d’impact et de dimensionnement, EDF considère systématiquement le scénario GIEC le plus pénalisant, c’est-à-dire actuellement le RCP 8.5. Le groupe EDF a par ailleurs développé un centre opérationnel de surveillance des phénomènes météorologiques et de prévision de leur incidence sur les sources de prélèvement d’eau (nappes souterraines, fleuves, rivières, mer). Ce centre, situé à Grenoble, offre un service de surveillance 24h/24 et 7j/7 des phénomènes hydrométéorologiques à risque pour le parc de production d’EDF. Adaptation des centrales nucléaires La résilience aux phénomènes naturels extrêmes a toujours été prise en compte dans les règles de sûreté imposées par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) aux installations nucléaires de base (INB) en France. L’objectif des actions d’adaptation lancées par EDF, depuis notamment la canicule de 2003, est d’accroître la marge de sécurité et de maintenir le niveau de production durant de telles périodes (en 2003 certaines centrales avaient dû réduire leur production afin d’éviter de contribuer au réchauffement de l’eau des rivières, entraînant une perte de production de 5,5 TWh, soit 1 % de la production d’EDF cette année-là). Le plan « Grands Chauds » lancé dès 2008 a conduit EDF à procéder à l’amélioration de l’efficacité du refroidissement (source froide) de certaines de ses
(5) (6) (1) Voir sections 3.6.4 « Recommandations de la TCFD » et 3.5 « Notation extra-financière ». (2) Pour le détail des résultats, voir section 3.5 « Notation extra-financière ». (3) Voir chapitre 2 « Facteurs de risques et cadre de maîtrise ». (4) CO 2 Emissions from Fuel Combustion, International Energy Agency, 2018 (chiffres 2016) Voir section 3.2.1.1.1 "l'ambition du groupe EDF". Voir section 1.1 Chiffres clés
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