Crédit Coopératif // Rapport annuel 2022

RAPPORT DE GESTION Événements postérieurs à la clôture et perspectives

l’essoufflement de la demande, provoqué par le prélèvement inflationniste sur le pouvoir d’achat des ménages et des entreprises ; la détérioration des termes de l’échange, avec des cours encore hauts des matières premières par rapport à 2020-2021, pénalisant profondément la compétitivité industrielle ; l’effet toujours retardé du resserrement des conditions monétaires ; le moindre soutien budgétaire, avec la fin des politiques du « quoi qu’il en coûte » ; l’érosion des marges des entreprises ; le maintien d’un comportement plus ou moins marqué d’épargne renforcée de précaution, pour éviter l’érosion des encaisses réelles par la dérive des prix. L’inflation, après avoir atteint un pic en début d’année et bien qu’en repli tout au long de l’année, serait élevée, autour de 4,8 % en moyenne annuelle, après 5,2 % en 2022. Sa diminution progressive s’expliquerait par la dégradation économique et surtout par des effets favorables de base, ceux-ci étant liés à l’affaissement des prix énergétiques au regard de leur flambée antérieure l’année dernière. Le pouvoir d’achat demeurerait légèrement négatif, comme en 2022, dans un contexte de hausse modérée du taux de chômage (7,5 %) et de progression des salaires restant inférieure à la hausse des prix. De plus, le relèvement de 15 % début 2023 des prix du gaz et de l’électricité dans le cadre du bouclier énergétique représenterait déjà un prélèvement de l’ordre de 0,5 % sur le pouvoir d’achat du revenu des ménages, avant sans doute d’autres hausses. Un ré-arbitrage vers davantage de salaires et moins d’emploi devrait se produire, comme si le retard pris par l’accélération des rémunérations sur l’inflation trouvait désormais une compensation sur la vigueur antérieure des créations d’emploi au regard du niveau d’activité. Perspective du Groupe et de ses métiers En 2023, le Groupe va poursuivre la mise en œuvre de son plan stratégique BPCE 2024, avec trois priorités : la conquête, en particulier sur deux domaines à enjeux 1) sociétaux, la transition environnementale et la santé, ainsi que sur l’assurance non-vie et la prévoyance, le crédit à la consommation et la clientèle des entreprises de taille intermédiaire, tout en poursuivant le développement international des métiers globaux de la gestion d’actifs et de banque de grande clientèle ; le développement en Europe des métiers de financement spécialisés devrait également se poursuivre en fonctions des opportunités ; la satisfaction des clients en banque de proximité, en 2) s’appuyant sur son modèle relationnel, les parcours omnicanaux, les solutions personnalisées et les données utiles ; le climat, en alignant les portefeuilles de financement sur 3) une trajectoire « net zero », en accompagnant les clients dans leur transition environnementale, en poursuivant sa stratégie de refinancement durable, et en réduisant son empreinte environnementale. En s’appuyant sur trois lignes de force : la simplification de son organisation et de ses systèmes d’information, L’innovation ainsi que sa solidité financière et technologique. Le Groupe maintiendra le cap pour atteindre ses objectifs à horizon 2024, en développant son modèle de banque coopérative universelle, ses expertises, son ancrage territorial et sa proximité avec ses clients, ses marques fortes et reconnues et sa stratégie digitale intégrée dans les métiers.

Toutefois, l’environnement reste plus que jamais incertain sur les plans économiques, géopolitiques et sanitaires et certains objectifs du Groupe, notamment en termes de revenus additionnels, restent soumis à des aléas. Après la crise sanitaire Covid-19 puis une année 2022 marquée par la guerre en Ukraine, des ruptures dans les chaines d’approvisionnement, une crise énergétique en Europe et un retour de l’inflation à des niveaux jamais atteints depuis plusieurs décennies, de fortes incertitudes pèsent sur les perspectives de croissance mondiale pour 2023. Malgré les hausses de taux successives des banques centrales en 2022, les politiques monétaires restrictives pourraient se poursuivre pour lutter contre une inflation persistante, alors que des incertitudes fortes pèsent sur l’évolution de la guerre en Ukraine et que d’éventuelles nouvelles perturbations sur l’offre liées à la pandémie pourraient survenir, en Chine par exemple. Dans ce contexte, la remontée rapide des taux pourrait renchérir le coût de refinancement de la banque de détail alors que la majeure partie des financements sont à taux fixe. La hausse de la marge nette d’intérêt ne se concrétisera que progressivement, au fur et à mesure de la rotation du bilan. Malgré le contexte inflationniste, le Groupe BPCE, à l’instar de la profession bancaire, appliquera en 2023 une politique de modération forte de ses tarifs. Le métier Assurance non-vie reste exposé à une hausse du coût des sinistres, notamment automobiles et climatiques après une année 2022 exceptionnelle pour ces derniers, alors que l’assurance-vie devrait bénéficier de la hausse de taux, pour les fonds euros, avec toutefois une volatilité des marchés qui pourrait peser sur les valeurs d’actif. Certains métiers du pôle Solutions et Expertises Financières restent exposés au ralentissement du marché immobilier (financement des professionnels de l’immobilier, cautions) et du crédit à la consommation, alors que d’autres pourraient bénéficier d’impacts potentiellement positifs, comme l’affacturage, après l’arrêt des prêts garantis par l’État. Pour la Banque de grande clientèle, le contexte de forte volatilité des marchés (taux, devises, matières premières) devrait engendrer une hausse des besoins de couverture des clients. Les activités de gestion d’actifs restent exposées à l’effet marché sur toutes les classes d’actifs, avec des arbitrages entre classes d’actifs au gré de la remontée des taux. Malgré ces incertitudes, le Groupe reste confiant dans la poursuite de la mise en œuvre de son plan stratégique et l’atteinte des objectifs de conquête commerciale de ses métiers. Le Groupe BPCE, n'ayant aucun instrument de rang Additional Tier 1 (AT1) émis par une entité du Groupe à ses bornes, n'est pas concerné directement par la volatilité affectant les instruments financiers de certains groupes bancaires suite aux décisions des autorités suisses conduisant à une absorption des pertes de Credit Suisse par le biais d'une dépréciation en totalité des instruments de rang AT1. Le Groupe BPCE ne détient d’ailleurs pas d’expositions directes significatives sous forme d’instruments de rang AT1 ou sous une autre forme en lien avec la crise traversée par la banque suisse précitée. D’autre part, le Groupe BPCE n’a pas d’expositions directes significatives sur les banques régionales américaines ayant été placées récemment sous contrôle de l’administration américaine.

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GROUPE CRÉDIT COOPÉRATIF RAPPORT ANNUEL 2022

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