Crédit Coopératif // Rapport annuel 2022

RAPPORT SUR LE GOUVERNEMENT D’ENTREPRISE

RAPPORT DE GESTION

ÉTATS FINANCIERS

ÉLÉMENTS COMPLÉMENTAIRES

Événements postérieurs à la clôture et perspectives

10. Événements postérieurs à la clôture et perspectives

10.1 Les événements postérieurs à la clôture

Aucun événement postérieur à la clôture n'est à déclarer.

Les perspectives et évolutions prévisibles 10.2

Perspectives pour le Groupe BPCE 10.2.1 Les prévisions économiques sont devenues plus pessimistes à mesure que les tensions inflationnistes et les contraintes d’offre ont pesé sur l’activité mondiale et européenne. La récession, qui pourrait être amplifiée par une éventuelle crise financière, toucherait un tiers de l’économie mondiale selon le FMI. Une stagnation quasi-récessive de l’économie est désormais considérée comme inévitable en 2023 de part et d’autre de l’Atlantique, voire imminente dans la zone euro, même si elle ne devait être que technique et temporaire, à défaut de nécessaire, afin de casser la dérive des prix. Le virage monétaire, que la Fed a amorcé de manière plus agressive que la BCE, va d’ailleurs dans ce sens. L’ampleur des déséquilibres à résorber (décalage entre l’offre et la demande, mécanique inflationniste, endettement excessif), combinée à de nombreux risques mondiaux superposés, peut toujours faire basculer les économies développées dans une spirale dépressive. Ces menaces conjointes sont surtout les suivantes : les incertitudes géopolitiques et sanitaires (guerre en Ukraine, tension accrue entre Taïwan et la Chine, remise en cause effective de la politique zéro-Covid en Chine) ; le développement de tendances protectionnistes notamment américaines, à l’exemple de l’Inflation Reduction Act (IRA) ; les délais d’impacts négatifs sur l’activité des resserrements monétaires successifs et des moindres soutiens budgétaires ; les renégociations décalées des contrats, singulièrement sur le gaz naturel et l’électricité en zone euro. Néanmoins, il ne semble pas qu’une récession sévère soit le scénario le plus probable. Cet essoufflement a en effet déjà induit une détente des contraintes d’offre et le recul des prix du pétrole depuis la mi-2022 et des prix du gaz et de l’électricité à leur niveau d’avant conflit, outre l’effet d’un hiver doux et de la reconstitution des stocks de gaz en Europe. Cela tend à atténuer les hausses de prix, liées outre-Atlantique à une demande soutenue et à un marché du travail en forte tension, alors qu’en Europe, elles sont en grande partie importées, du fait du choc énergétique, les alternatives à l’approvisionnement russe étant plus coûteuses. En 2023, la dynamique économique américaine serait freinée par la poursuite d’un resserrement monétaire assez marqué et par une politique budgétaire plutôt restrictive, au risque de provoquer une récession en cas de réaction trop importante. En Chine, la croissance pourrait se situer encore en deçà des objectifs gouvernementaux, même si l’allègement des contraintes sanitaires permettait probablement un rebond plus ou moins fort de l’activité dès le deuxième trimestre. La zone euro, la plus fortement touchée par les conséquences du conflit, pourrait se diriger vers une situation quasi-récessive, du fait de l’érosion par l’inflation du pouvoir d’achat des ménages et des marges des entreprises.

Le ralentissement assez net de l’activité dans plusieurs pays pourrait inciter les Banques centrales de part et d’autre de l’Atlantique à tempérer le processus de normalisation monétaire d’ici fin 2023. Cependant, les taux d’intérêt à court terme sont encore très inférieurs à la hausse des prix, notamment à l’inflation sous-jacente (prix hors alimentation et énergie), la politique monétaire conservant ainsi un caractère accommodant, tant aux États-Unis que surtout en Europe. La Fed prolongerait le mouvement vigoureux de rehaussement de ses taux directeurs mais par paliers plus modérés de hausse. Fin 2023, selon ses propres projections, la Fed fixerait le taux des fonds fédéraux un peu au-delà de 5 %. Le processus de réduction de la taille de son bilan serait également poursuivi. Même si la hausse des prix dans la zone euro a pour origine un choc d’offre, le risque de dépréciation de l’euro pousserait la BCE à continuer de suivre la dynamique de normalisation monétaire américaine, avec a priori quatre nouvelles hausses de ses taux directeurs et le début d’un processus de réduction de l’afflux de liquidités sur les marchés obligataires. Après l’accroissement de 250 points de base effectuée en 2022, elle augmenterait encore ses taux directeurs d’au moins 100 points de base, peut-être par plusieurs paliers de 25 points de base, pour propulser le taux de refinancement vers 3,5 % à la fin du 1 er semestre, tout en les maintenant ensuite à ce niveau durant l’année. Le resserrement monétaire et la réduction progressive du bilan des Banques centrales tireraient d’autant plus les taux longs souverains à la hausse que la substitution des importations de matières premières de Russie par d’autres sources beaucoup plus coûteuses, la mise en œuvre progressive de la transition énergétique et l’arrêt des avantages comparatifs liés à la globalisation mondiale ont commencé à inverser le mécanisme déflationniste des vingt dernières années. Cependant, le net ralentissement de l’économie et de l’inflation en 2023 devrait peser sur toute velléité de hausse supplémentaire et trop importante des taux longs, au-delà d’une vraisemblable volatilité. L’OAT 10 ans serait en moyenne annuelle autour de 3 % en 2023, contre 1,7 % en 2022. L’environnement économique français, à l’instar des autres pays développés, apparaît dorénavant s’engager dans une mécanique de stagflation, caractérisée conjointement par beaucoup moins de croissance, un régime d’inflation durablement plus élevée et la remontée induite des taux d’intérêt. La croissance française pâtirait probablement plus amplement qu’en 2022 de l’impact de la crise énergétique sur les revenus des ménages et sur les comptes de résultat des entreprises, du fait des modifications du bouclier tarifaire et de la renégociation en année pleine des contrats. L’activité stagnerait en 2023, voire serait en contraction modérée, du fait d’un acquis de croissance très défavorable en début d’année. Plusieurs raisons l’expliqueraient, en dépit de l’atténuation des contraintes sur les approvisionnements :

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GROUPE CRÉDIT COOPÉRATIF RAPPORT ANNUEL 2022

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