BPCE - Document de référence 2018

4 ACTIVITÉS ET INFORMATIONS FINANCIÈRES 2018 Perspectives pour le Groupe BPCE

Perspectives pour le Groupe BPCE 4.7

Prévisions 2019 : une reprise française déjà essoufflée Depuis octobre 2018, les risques conjoncturels se sont profondément accentués, comme le suggère la perte de confiance des marchés financiers. Le cycle mondial des affaires tend désormais à entrer dans une phase de consolidation spontanée, après 10 ans d’une reprise modeste et non-inflationniste. Les inquiétudes sont multiples et s’autoalimentent, qu’il s’agisse des craintes de retournement de l’économie américaine et surtout chinoise, du renforcement du protectionnisme, des suites du Brexit ou de l’accentuation du risque politique en Europe (gilets jaunes en France, dérive budgétaire en Italie, élections européennes au printemps). S’y ajoutent l’évolution incertaine des cours du baril et la fragilité de certains pays émergents. En 2019, l’activité mondiale progresserait de 3,1 %, contre 3,6 % en 2018. Les rythmes de croissance se rapprocheraient des potentiels dans la plupart des économies, notamment dans la zone euro : cela permettrait de réduire les tensions sur les capacités d’offre et, en conséquence, sur les salaires et les prix, limitant alors la remontée des taux d’intérêt. De plus, hormis l’absence de déséquilibres macroéconomiques majeurs de part et d’autre de l’Atlantique, il existe encore des facteurs de soutien, éloignant l’hypothèse d’une récession dès 2019 : après la relance fiscale, le relais certes atténué de la dépense publique aux États-Unis ; l’assouplissement monétaire et les programmes de stimulation par la dépense publique déployés en Chine ; les gains de pouvoir d’achat venant de l’affaissement des prix du pétrole et, pour l’Europe, la dépréciation passée de l’euro, favorable à la compétitivité de la zone… Cependant, le cours du baril pourrait revenir vers 70 dollars au premier semestre, grâce à la réduction de la production de l’OPEP à hauteur de 1,2 million de barils/jour dès janvier. La Fed, qui craint toujours de déstabiliser les marchés obligataires et qui recherche un niveau de taux neutre pour l’économie, ne procéderait qu’à une hausse des taux directeurs de 25 points de base au lieu de trois prévus, tout en poursuivant éventuellement son programme de baisse de la taille de son bilan. La BCE maintiendrait la taille de son bilan à son niveau actuel par le réinvestissement des titres de son portefeuille obligataire arrivant à échéance, après avoir mis un terme au 1 er janvier à son programme de rachats d’actifs. Elle ne remonterait pas son principal taux directeur en 2019, du fait de la faiblesse de l’inflation sous-jacente. En l’absence de signes tangibles d’accélération salariale, les taux longs augmenteraient mollement, en lien avec un durcissement monétaire toutefois mesuré de part et d’autre de l’Atlantique, l’accroissement mécanique de l’offre de titres américains et la fin des rachats nets d’actifs opérés par la BCE. L’OAT 10 ans pourrait atteindre un peu plus de 0,8 % fin 2019, contre une moyenne annuelle de 0,78 % en 2018. Après sa stabilisation récente, l’euro s’apprécierait à nouveau tendanciellement contre le dollar, en raison de l’accroissement des déficits jumeaux aux États-Unis, du ralentissement de la conjoncture dans ce pays et du moindre relèvement des taux de la Fed. La France n’échapperait pas en 2019 au ralentissement de la demande mondiale, en dépit de l’accroissement marqué mais éphémère du pouvoir d’achat des ménages. Son augmentation viendrait d’une part, de la décélération de l’inflation, reflétant l’affaissement antérieur des prix du pétrole, d’autre part, des mesures Macron en faveur des gilets jaunes, avec un plan d'environ 11 milliards d’euros centré sur les ménages ayant une forte propension à consommer. Cependant, le rebond de la consommation privée serait insuffisant pour éviter l’essoufflement de la croissance vers son rythme potentiel de 1,2 %,

contre 1,5 % en 2018. En particulier, le taux d’épargne des ménages remonterait à plus de 15,2 %, contre 14,7 % en 2018, dans un contexte perçu comme davantage incertain. En effet, le taux de chômage, qui resterait élevé, ne diminuerait qu’à la marge, n’apportant ainsi qu’un soutien limité à une véritable hausse des salaires. De même, l’investissement productif ne serait que résilient, sans dynamique excessive. Il serait pourtant favorisé par un effet temporaire de trésorerie d’environ 20 milliards d’euros résultant de la transformation du Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi (CICE) en baisse pérenne de charges, et par des conditions de financement attrayantes. Enfin, la contribution du commerce extérieur à la croissance redeviendrait négative au premier semestre selon l’INSEE. Cette phase baissière du cycle, dans un climat politique et social encore tendu, devrait gêner le renforcement des réformes structurelles cherchant à assainir les finances publiques et à restaurer la compétitivité. Le déficit budgétaire devrait de nouveau franchir nettement la barre des 3 % en 2019. Perspective du groupe et de ses métiers En 2019, le groupe va poursuivre la mise en œuvre de son plan stratégique TEC 2020, avec trois priorités : En premier lieu, saisir les opportunités de la transformation digitale pour simplifier et personnaliser les offres et les outils, rendre les clients plus autonomes, générer de nouveaux revenus et pour gagner en efficacité ; D’autre part prendre des engagements : envers les clients de la banque de proximité : ● en apportant des solutions adaptées aux nouveaux usages et en - les accompagnant dans leurs « moments clés », avec différents niveaux de service ; en tenant une promesse de proximité d’accessibilité, de conseil et - d’excellence, grâce notamment à l’adaptation du modèle de relation omnicanal ; envers les clients du métier Gestion d’actifs et de fortune : ● en fournissant des solutions et des stratégies d’investissement - actives, sur mesure et innovantes à travers notamment une gamme d’expertise élargie et une présence renforcée en Asie-Pacifique ; envers les clients de la Banque de Grande Clientèle : ● en se différenciant dans la durée et en créant de la valeur pour - les clients, via la mise en œuvre d’une expertise transversale dans les secteurs les mieux maîtrisés ; envers les sociétaires : ● en poursuivant les engagements envers la société et en finançant - l’économie française, dans une logique de responsabilité et de croissance verte qui se traduit par le développement de la collecte d’épargne responsable, par le financement de la transition énergétique, par la réduction de l’empreinte carbone du groupe ; envers les salariés : ● avec une promesse employeur forte en développant - l’employabilité, en simplifiant l’expérience collaborateur, en promouvant la mixité ; en attirant et en fidélisant les meilleurs talents. -

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