BPCE - Document de référence 2018

4 ACTIVITÉS ET INFORMATIONS FINANCIÈRES 2018 Préambule

Préambule 4.1

Les éléments financiers présentés au titre de l’exercice clos le 31 décembre 2018 et les informations comparatives au titre de l’exercice 2017 ont été établis en appliquant les principes et méthodes comptables conformes au référentiel IFRS tel qu’adopté par l’Union européenne et applicable à cette date, excluant donc certaines dispositions de la norme IAS 39 concernant la comptabilité de couverture. Ce rapport de gestion présente les performances du Groupe BPCE et du groupe BPCE SA constitués autour de l’organe central BPCE, créé

le 31 juillet 2009 à la suite du rapprochement des groupes Banque Populaire et Caisse d’Epargne. Les résultats du groupe BPCE SA seront présentés de façon synthétique, car l’activité et les résultats des deux ensembles sont étroitement liés. Les principales différences de périmètre par rapport au Groupe BPCE concernent l’exclusion des contributions des Banques Populaires et des Caisses d’Epargne.

Faits majeurs de l’année 2018 4.2

4.2.1

Environnement économique et financier

2018 : L’ENTRÉE EN PHASE DE RALENTISSEMENT ET DE DOUTES

entre 2,25 % et 2,5 % en décembre, tout en poursuivant son programme de dégonflement de la taille de son bilan. La BCE a laissé ses taux directeurs inchangés. Elle a pourtant réduit ses achats nets d’actifs au cours de l’année : de 30 milliards d’euros mensuels jusqu’en septembre 2018, ils sont passés à 15 milliards d’euros mensuels d’octobre à décembre. Les taux d’intérêt à 10 ans ont d’abord augmenté jusqu’à la mi-février 2018, avec un plus haut pour l’OAT 10 ans légèrement supérieur à 1 %, avant de reculer en fin d’année à des niveaux toujours anormalement bas. Ils ont atteint une moyenne annuelle d’environ 2,9 % aux États-Unis, 0,4 % en Allemagne et 0,78 % en France. L’euro est demeuré faible face au dollar (1,14 dollar le 31 décembre), du fait de l’écartement des rendements des titres publics favorable au dollar, du différentiel de croissance au profit des États-Unis et de la résurgence du risque politique en Europe avec l’Italie. L’activité économique française (1,5 %) est venue buter en 2018 sur les contraintes d’offre, notamment de recrutement de personnels qualifiés, après une forte progression du PIB (2,3 %) en 2017. Au premier semestre, outre les grèves dans les transports, cette décélération a trouvé sa source dans le contrecoup mécanique de la performance de l’année antérieure et dans les effets distributifs temporairement négatifs liés au calendrier fiscal, qui ont fortement pesé sur la consommation. En effet, le pouvoir d’achat des ménages a momentanément pâti du relèvement de la CSG et de la fiscalité indirecte sur l’énergie et le tabac. La baisse partielle des cotisations sociales, le reliquat attendant octobre, a d’autant moins compensé ces augmentations d’impôts que l’envolée des prix du pétrole a induit une hausse de l’inflation vers 2 % l’an. Celle-ci s’est accrue de 1,9 % en moyenne annuelle, contre 1 % en 2017. De plus, le commerce extérieur a contribué négativement à l’activité, en raison du lancinant déficit de compétitivité et de la forte appréciation en 2017 de l’euro. Au second semestre, la situation économique s’est légèrement améliorée, grâce à la contribution positive du commerce extérieur, à la bonne tenue de l’investissement des entreprises au troisième trimestre et aux mesures d’allégement des cotisations sociales salariales et de la taxe d’habitation. Elle a cependant pâti au quatrième trimestre du mouvement des gilets jaunes, qui aurait coûté 0,1 point de PIB. Le taux de chômage de métropole a ainsi diminué de seulement 0,4 point à 8,7 %, soit un recul moins marqué qu’en 2017.

2018 a été marquée par l’entrée de la conjoncture mondiale dans une phase de ralentissement économique plutôt hétérogène et de doutes sur la pérennité d’un cycle atypique de plus de neuf ans. Après avoir dépassé un pic en 2017, le cycle s’est donc orienté sur un rythme plus lent mais aussi plus soutenable, à mesure que des signes inflationnistes, encore modestes en Europe, sont apparus dans les pays avancés. Si les États-Unis sont restés portés par une relance budgétaire et fiscale pro-cyclique aux effets inflationnistes, la zone euro, désormais en ralentissement confirmé, s’est trouvée dans l’incapacité de soutenir une progression conjoncturelle très supérieure à sa croissance potentielle. De même, la conjoncture des pays émergents s’est fragmentée entre d’une part, la Chine, dont le rythme d’activité s’est atténué de manière mesurée, et d’autre part des pays structurellement fragiles, à l’exemple du Brésil, de l’Argentine ou de la Turquie. À partir de l’été, les risques se sont accrus : menaces d’escalade protectionniste entre les États-Unis et la Chine, voire l’Europe avec l’automobile allemande, shutdown, inconnues multiples en Europe face à l’issue du Brexit et aux turpitudes italiennes en matière de finance publique, conjoncture américaine et chinoise potentiellement moins favorable… De plus, en prévision de la réactivation de l’embargo à l’encontre de l’Iran, les prix du pétrole n’ont pas cessé de se tendre jusqu’au 3 octobre à plus de 85 dollars par baril. Depuis lors, ils se sont brusquement effondrés de 39 %, du fait d’une surabondance inattendue de la production de l’OPEP, de la Russie et de schiste américain, sans parler de la dérogation américaine donnée le 5 novembre à huit pays, dont la Chine et l’Inde, leur permettant de continuer à acheter du pétrole iranien. Au-delà de l’accroissement de la volatilité, on a assisté à une sévère correction sur les marchés boursiers à partir d’octobre. Le CAC 40 s’est finalement contracté de 11 %, pour atteindre 4 731 points le 31 décembre. En conséquence, la crainte d’un resserrement monétaire américain plus vif que prévu pour 2019 s’est apaisée. Cependant, la Fed a procédé en 2018 à quatre nouveaux relèvements de 25 points de base de ses taux directeurs pour les porter dans une fourchette comprise

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