BPCE - Document d'enregistrement universel 2019

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ACTIVITÉS ET INFORMATIONS FINANCIÈRES 2019

PERSPECTIVES POUR LE GROUPE BPCE

Perspectives pour le Groupe BPCE 4.7

PRÉVISIONS 2020 : VERS LA RÉCESSION ? En 2020, l’économie mondiale, par ailleurs en fin de cycle, davantage endettée qu’en 2007-2008 et toujours en récession industrielle depuis le quatrième trimestre 2018, devait s’inscrire sur un sentier de progression modérée avant le mois de février. L’activité semble désormais s’orienter plutôt vers la récession, dans un contexte de grande incertitude, au moins au 1er semestre dans de nombreux pays, du fait de la propagation de l’épidémie de pneumonie virale du Covid-19 depuis janvier. En effet, la généralisation des processus de confinement obligatoire - pour éviter l’engorgement des systèmes de santé -, qui provoque une paralysie temporaire de l’activité notamment aux Etats-Unis, en Europe et en France, fait peser un risque de retournement sévère, dont on ignore encore l’ampleur et la durée. Cette mise en « quarantaine » entraîne une perturbation mondiale majeure et croissante des chaînes d’approvisionnement et de production, tout en se diffusant au secteur des services (recettes touristiques, transport aérien ou ventes locales), ce qui devrait retarder ensuite le rythme, voire l’ampleur mécanique de la reprise attendue probablement au second semestre, une fois la crise sanitaire passée. De plus, les prix du pétrole se sont effondrés en début mars vers moins de 30 dollars le baril, en raison d’un double choc de demande (impact du Covid-19) et d’offre (lié à la guerre des prix pour les parts de marché entre producteurs), phénomène pouvant créer un sur-approvisionnement record. L’extension du confinement et la chute des cours de l’or noir ont induit une panique boursière historique depuis 1929 au cours du mois de mars, le CAC 40 effaçant 7 ans de hausse en moins de 4 semaines. Ce choc imprévisible a imposé aux banques centrales et aux gouvernements de la plupart des pays touchés une riposte extrêmement rapide, « sans précédent » et « quoi qu'il en coûte », en regard des règles d'orthodoxie budgétaires et monétaires de l’histoire économique. Ces derniers tendent ainsi à adopter un véritable comportement de « prêteur en dernier ressort », à l’exemple de la Fed, de la BCE et des Etats allemands et français. Il s’agit notamment pour eux d’éviter l’enclenchement d’une spirale de défiance entre agents économiques et que les problèmes transitoires de liquidité se transforment en problèmes de solvabilité, impliquant alors des défaillances en chaîne d’entreprises saines. En particulier, la Fed a abaissé de manière inattendue la fourchette des Fed Funds à un niveau plancher de 0 à 0,25 % le 15 mars, après la baisse de 50 points déjà effectuée le 3 mars. Elle a également relancé en urgence un programme d’achats de bons du Trésor et de prêts immobiliers titrisés pour un montant de 700 milliards de dollars au cours des prochains mois. Elle a enfin réalisé des injections de liquidités massives auprès des banques et abaissé leur ratio de réserves obligatoires. De même, comme lors de la crise de 2008, elle a remis en place des lignes de swaps en dollars avec cinq autres banques centrales, afin d’assurer la liquidité en billets verts de l’économie mondiale. Quant à la BCE, qui dispose de moindres marges de manœuvre de baisse de ses taux directeurs, elle a déjà lancé des opérations massives de refinancement le 12 mars. Elle devrait intensifier encore son action - comme elle l’a fait le 18 mars avec le lancement d’un nouveau programme temporaire d’urgence pandémique d’achat d’actifs publics et privés de 750 milliards d'euros (PEPP) au moins jusqu’à la fin de 2020, en renforçant notamment son engagement d’empêcher un élargissement des écarts entre taux souverains de la zone euro. De plus, le superviseur bancaire européen (SSM) a accordé un allègement sur les exigences en capital des établissements bancaires et les gouvernements ont annoncé des garanties pour

les prêts aux entreprises. Ces mesures complémentaires devraient progressivement être efficaces pour soutenir les flux de liquidité et de crédit. Cet activisme monétaire devrait maintenir les taux longs à des niveaux durablement très faibles, inférieurs ou proches de zéro pour l’OAT 10 ans, même s’ils devaient rebondir modérément avec la reprise mécanique de l’activité au second semestre à partir du palier extrêmement bas de quasi déflation atteint pendant la période de confinement obligatoire. La question de l’apparition d’une prime de risque se pose cependant, compte tenu de l’ampleur des plans budgétaires de soutien, voire d’une remontée ultérieure de l’inflation, liée à une offre plus contrainte que la demande. L’activité américaine, qui bénéficie d’un objectif implicite de soutien avant l’élection présidentielle de novembre, pourrait pourtant entrer en récession, en dépit d’un rebond mécanique probablement vif au second semestre. L’économie chinoise, qui pâtirait très nettement au premier semestre de l’impact du Covid-19, ralentirait fortement, en dépit des politiques publiques et monétaires de soutien de la demande intérieure. La zone euro, dont les signaux de fin de cycle étaient déjà nombreux, entrerait également en récession, même si elle connaissait elle-aussi une reprise vigoureuse au second semestre. En effet, une fois la crise sanitaire passée, elle bénéficierait de mesures en faveur du pouvoir d’achat des ménages, de prix du pétrole encore à des niveaux très modérés autour de 40 dollars le baril et de politiques monétaire et budgétaire exceptionnellement accommodantes. Malgré un rebond très vigoureux de l’activité au second semestre, le PIB français pourrait subir une récession plus sévère qu’anticipé, si le confinement strict dure plus d’un mois et demi, du 16 mars à fin avril. L’intensité de la récession dépendra naturellement de la durée du confinement et de l’ampleur des mécanismes de repli sur soi, créant ainsi les conditions d’un violent double choc d’offre et de demande. Le déroulement serait le suivant : un recul pouvant atteindre jusqu’à 10 % du PIB au premier semestre, lié à la paralysie de l’économie dès le 16 mars, suivi d’un rebond de même ampleur au second semestre, lié à l’activisme budgétaire extraordinaire de près de 300 milliards d'euros (13 % du PIB), avec des mesures très ciblées et temporaires, visant notamment à limiter les problèmes de trésorerie des petites et moyennes entreprises. PERSPECTIVE DU GROUPE ET DE SES MÉTIERS En 2020, le groupe va poursuivre la mise en œuvre de son plan stratégique TEC 2020, avec trois priorités : En premier lieu, saisir les opportunités de la transformation digitale pour simplifier et personnaliser les offres et les outils, rendre les clients plus autonomes, générer de nouveaux

revenus et pour gagner en efficacité ; D’autre part prendre des engagements : envers les clients de la banque de proximité : •

en apportant des solutions adaptées aux nouveaux usages – et en les accompagnant dans leurs « moments clés », avec différents niveaux de service ; en tenant une promesse de proximité d’accessibilité, de – conseil et d’excellence, grâce notamment à l’adaptation du modèle de relation omnicanal ;

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