AFD // Document d'enregistrement universel 2021

PRÉSENTATION DE L’AFD Activités du groupe Agence Française de Développement en 2021

élections prévues en ɸ 2022, et malgré une croissance projetée à + ɸ 7,6 ɸ %. En Équateur, la hausse des cours du pétrole redonne de l’espace budgétaire à la nouvelle administration pour mener à bien l’assainissement des finances publiques attendu dans le cadre du programme avec le FMI en limitant les effets récessifs, potentiellement générateurs d’opposition politique et populaire. Le rebond de la croissance économique devrait toutefois rester relativement modéré en ɸ 2021, à + ɸ 2,8 ɸ %. La situation économique de l’Argentine demeure préoccupante, tout comme celle de ses finances publiques, malgré la restructuration menée avec les créanciers privés en août ɸ 2020. En ɸ 2021, le gouvernement a pu utiliser son allocation de DTS (1) et négocier un report de ses échéances vis-à-vis des créanciers du Club de Paris pour couvrir le service de sa dette, mais la conclusion d’un accord avec le FMI au premier trimestre 2022 est désormais incontournable pour éviter un nouveau défaut de paiement. En ɸ 2021, l’Afrique a été la région du monde qui a affiché la plus faible croissance économique à + ɸ 3,6 ɸ % (+ ɸ 3,9 ɸ % pour l’Afrique Sub-saharienne). Malgré la hausse des cours des matières premières et la reprise du commerce mondial, l’écart en matière d’accès à la vaccination et de mesures de soutien aux économies, par rapport au reste du monde, est susceptible de mettre à mal le processus de convergence à l’œuvre avant la crise. Cette dernière a également creusé les écarts entre pays (économies diversifiées versus économies dépendantes des ressources naturelles) et au sein des pays (inégalités de revenus et spatiales). En Afrique du Nord, la croissance économique égyptienne devrait se rapprocher de son potentiel avec une prévision à + ɸ 5,2 ɸ % en 2022. Ayant reconstitué quelque peu ses marges de manœuvre budgétaires et externes depuis 2016, l’Égypte a ainsi pu prendre rapidement des mesures contracycliques avec le soutien du FMI et des bailleurs, et accéder aux marchés financiers internationaux pour couvrir son besoin de financement externe. Si le service de la dette extérieure égyptienne reste maîtrisé, le besoin de financement de l’État est considérable (plus de 35 ɸ % du PIB). Les banques locales jouent un rôle-clé dans la couverture de ces besoins de financement, surexposant le système bancaire au risque souverain. La Tunisie aborde l’année 2022 dans une situation précaire, qui pourrait remettre en question sa capacité à honorer le service de sa dette publique externe. Le coup de force du président Saïed, qui a suspendu le Parlement depuis fin juillet ɸ 2021, complexifie les discussions autour des réformes à mener dans le cadre d’un programme FMI, pourtant essentiel pour débloquer les financements nécessaires à la couverture du besoin de financement public. La croissance économique marocaine devrait avoir rebondi fermement en ɸ 2021 à + ɸ 5,7 ɸ %, soutenue par une bonne campagne agricole et la reprise économique en Europe. La crise sanitaire a exacerbé les pressions sur l’endettement public, en hausse à 96 ɸ % du PIB, même si le profil de la dette reste favorable. L’activité économique en Afrique du Sud devrait être repartie à la hausse en ɸ 2021, à + ɸ 5 ɸ %, tirée notamment par la reprise de la consommation des ménages et les exportations, malgré les émeutes de juillet et la 3éme ɸ vague de Covid-19. Le rythme des réformes structurelles devrait néanmoins rester peu soutenu dans un contexte socio-politique difficile et la croissance du PIB sud-africain devrait donc marquer le pas en ɸ 2022. Au Nigeria, la croissance économique se serait établie à + ɸ 2,6 ɸ % en ɸ 2021, sous l’impulsion du redressement du secteur non pétrolier et de la hausse des cours du pétrole, même si la production de pétrole

(+ ɸ 7,7 ɸ %), à la faveur d’un stimulus budgétaire soutenu et malgré une situation politique tendue. La hausse des cours du pétrole et la hausse des dépenses publiques pour les chantiers de reconstruction du Haut-Karabakh devraient également conduire à un rebond modéré de l’activité en Azerbaïdjan (+ ɸ 3 ɸ %). La croissance de l’Ouzbékistan devrait également s’établir à un niveau plus élevé que prévu à + ɸ 6,1 ɸ %. Tirée par la demande interne et les exportations, la croissance turque est attendue à + ɸ 9 ɸ %, malgré un nouveau confinement en avril-mai et les ruptures de certaines chaines d’approvisionnement dans le secteur industriel. Les déséquilibres macroéconomiques antérieurs persistent néanmoins, malgré cette bonne performance économique. Le pays demeure exposé à un risque de refinancement significatif alors que la confiance des investisseurs étrangers a été à nouveau ébranlée par les signaux négatifs en termes de politique monétaire et que le resserrement de la liquidité mondiale est annoncé. Au Moyen-Orient, les perspectives d’activité pour 2021 sont restéesmoroses en Jordanie (+ ɸ 2 ɸ %). La trajectoire d’endettement du pays continue de se dégrader, limitant les perspectives de reprise en ɸ 2022, dans un contexte de chômage persistant, notamment chez les jeunes. Au Liban, la crise économique et financière majeure que traverse le pays depuis plusieurs années évolue vers une crise humanitaire, la population étant désormais en proie à des pénuries de produits de première nécessité. L’absence de perspectives de résolution de la crise fait craindre la persistance d’effets délétères à long terme sur l’économie et la société libanaises. L’Amérique latine et les Caraïbes ont été la région la plus durement touchée par la crise en ɸ 2020, avec une récession de - ɸ 7 ɸ %. L’activité économique devrait avoir rebondi à + ɸ 6,7 ɸ % en ɸ 2021. Selon le FMI, une résurgence de l’épidémie fin 2021 n’était pas à exclure du fait de la pénétration du variant delta, malgré un taux de vaccination qui devrait atteindre 60 ɸ % de la population à cet horizon. Par ailleurs, un calendrier électoral chargé en ɸ 2022 pourrait réactiver les troubles sociaux auxquels la région est régulièrement confrontée. Les flux de capitaux ont été particulièrement modérés dans la région en ɸ 2021, en comparaison avec d’autres pays émergents, et la hausse relative des primes de risque et des taux de rendement sur les obligations en monnaie locale reflètent l’inquiétude des investisseurs quant aux pressions inflationnistes et à la consolidation des finances publiques. Malgré les restrictions de mobilité liées à la crise sanitaire, la croissance économique brésilienne devrait avoir rebondi à + ɸ 4,8 ɸ % en ɸ 2021, portée par la consommation privée, la croissance du crédit et l’amélioration des termes de l’échange (soutenant notamment l’agriculture). La position externe du pays demeure solide et le déficit budgétaire devrait être divisé par deux en ɸ 2021 à - ɸ 6,2 ɸ % du PIB, ce qui pourrait permettre une inflexion marquée de la trajectoire de la dette publique, après une hausse à près de 100 ɸ % du PIB en ɸ 2020. Le contexte électoral devrait cependant limiter la consolidation additionnelle des finances publiques en ɸ 2022. Malgré les pénuries dans les chaines d’approvisionnement industrielles, l’absence de stimulus budgétaire et le resserrement de la politique monétaire, la reprise de l’activité au Mexique devrait s’être établie à + ɸ 5,3 ɸ %, grâce à l’effet d’entraînement du rebond attendu aux États-Unis et à la hausse des cours du pétrole. La dégradation des finances publiques de la Colombie a conduit à la perte de son statut investment grade en ɸ 2021, dans un contexte social difficile, peu propice à la consolidation budgétaire à l’approche des

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(1) Droits de tirage spéciaux.

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DOCUMENT D’ENREGISTREMENT UNIVERSEL 2021

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