Société Générale / Rapport sur les risques - Pilier 3

2 FACTEURS DE RISQUE FACTEURS DE RISQUE

La période prolongée de taux d’intérêt bas en zone euro et aux États-Unis, sous l’effet de politiques monétaires accommodantes, a affecté, et pourrait continuer d’affecter, la marge nette d’intérêt du Groupe (qui s’élève à 3,9 milliards d’euros en 2020 pour la Banque de détail en France). La croissance de l’encours de crédits aux sociétés non financières, déjà assez soutenue avant la pandémie, a fortement accéléré en 2020, avec la mise en place des programmes officiels d’appui au crédit (comme le PGE en France). En cas de reprise trop lente de l’activité économique, le risque est une possible hausse des prêts non performants et d’une dynamique faible de l’investissement, avec des bilans d’entreprises fragilisés. L’environnement de taux d’intérêt bas tend à entraîner une hausse de l’appétit pour le risque de certains acteurs du système bancaire et financier, des primes de risques faibles par rapport à leur moyenne historique et des niveaux de valorisation élevés de certains actifs. Ces conditions de marché très favorables pourraient changer dans la perspective de la sortie graduelle des politiques très expansionnistes des banques centrales. Les anticipations d’inflation à long terme des marchés financiers sont toujours très faibles, mais des variations des prix relatifs sont probables et le risque des pressions inflationnistes dans le moyen terme n’est pas à exclure. Par ailleurs, l’environnement de liquidité abondante qui a été à la base de l’accélération de la croissance du crédit en zone euro et notamment en France et qui a été amplifié par la mise en place des PGE pourrait conduire dans le futur à des mesures supplémentaires de régulation par les autorités de supervision afin de limiter l’octroi de crédits ou de protéger davantage les banques contre un retournement du cycle financier. Enfin, la permanence de risques géopolitiques et politiques est une source d’incertitude supplémentaire qui pourrait peser, en cas d’aggravation des tensions, sur l’activité économique mondiale et la demande de crédit, tout en renforçant la volatilité des marchés financiers. Les résultats du Groupe sont particulièrement exposés aux conditions économiques, financières et politiques des principaux marchés sur lesquels le Groupe est présent. Au 31 décembre 2020, les expositions EAD aux risques de crédit et de contrepartie du Groupe sont concentrées à hauteur de 90% sur l’Europe et les États-Unis, avec une exposition prépondérante sur la France (47% des EAD). Les autres expositions concernent l’Europe de l’ouest, hors France (à hauteur de 22%), l’Amérique du Nord (à hauteur de 13%), l’Europe de l’Est, partie de l’Union européenne (à hauteur de 6%) et l’Europe de l’Est hors Union européenne (à hauteur de 2%). En France, principal marché du Groupe, la bonne performance en termes de croissance durant la période 2016-2019 et les taux d’intérêt bas ont favorisé la reprise sur le marché de l’immobilier. Un retournement de l’activité dans ce secteur pourrait avoir un effet défavorable significatif sur la valeur des actifs et l’activité du Groupe, se traduisant par une baisse de la demande de prêts et par une hausse des prêts non performants. Le Groupe exerce également des activités sur des marchés émergents tels que la Russie (2% des expositions aux risques de crédit et de contrepartie du Groupe au 31 décembre 2020) ou l’Afrique/ Moyen-Orient (4% des expositions crédit du Groupe). Un changement significatif défavorable du contexte macroéconomique, sanitaire, politique ou financier de ces marchés pourrait peser négativement sur l’activité, les résultats et la situation financière du Groupe. Ces marchés peuvent être affectés par des facteurs d’incertitudes et des risques spécifiques tels que la baisse marquée des prix du pétrole depuis la pandémie de Covid-19 qui, si elle devait perdurer au-delà de plusieurs trimestres viendrait détériorer la santé financière des pays producteurs. La correction des déséquilibres macroéconomiques ou budgétaires qui en résulteraient pourrait être imposée par les marchés avec un impact sur la croissance et le taux de change. Une autre source d’incertitude résulte de l’imposition de sanctions internationales vis-à-vis de certains pays comme la Russie. À plus long terme, la transition énergétique vers une économie « bas carbone » pourrait affecter les producteurs d’énergies fossiles, les secteurs d’activité

fortement consommateurs d’énergie et les pays qui en dépendent. En outre, les activités de marchés de capitaux (y compris de change) et de trading de titres sur les marchés émergents peuvent être plus volatiles que dans les pays développés, et être exposées à des risques particuliers tels que l’instabilité politique et la volatilité des devises. Ces éléments pourraient avoir un effet défavorable significatif sur l’activité et les résultats du Groupe. 2.2.1.3 La non-réalisation par le Groupe de ses objectifs stratégiques et financiers communiqués au marché pourrait avoir un effet défavorable sur son activité, ses résultats et sur la valeur de ses instruments financiers. Lors de la publication le 11 février 2021 de ses résultats annuels, le Groupe a communiqué de nouveaux éléments de perspective concernant les frais de gestion, le coût du risque et sa solvabilité. Le Groupe vise d’ici à 2023 une réduction de ses coûts sous-jacents par rapport aux coûts 2020. Le Groupe a lancé plusieurs initiatives dont les retombées sont attendues à partir de 2022, avec un objectif de réduction de la base de coûts d’environ 450 millions d’euros dans les activités de marché dès 2022-2023, un objectif de réduction de la base de coûts d’environ 450 millions d’euros dans la Banque de détail en France en 2025 par rapport 2019 (dont environ 80% réalisé d’ici à 2024) et la réalisation de réductions additionnelles de coût via la finalisation des actions de remédiation et l’industrialisation et la dématérialisation des processus. Le Groupe attend un coût du risque 2021 inférieur à celui de 2020. Le Groupe vise un ratio CET1 2021 au-dessus de la cible, définie à une valeur de plus de 200 pb à tout moment au-dessus du Maximum Distributable Amount (MDA), y compris dans un environnement Bâle IV. Ces éléments reposent sur un certain nombre d’hypothèses notamment relatives au contexte sanitaire et macroéconomique. Une dégradation de la situation sanitaire pourrait notamment avec des impacts sur la situation macroéconomique globale ce qui pourrait être de nature à compromettre l’atteinte de ces objectifs et peser sur la profitabilité du Groupe. A noter que le Groupe est amené à régulièrement communiquer sur ses agrégats dans le cadre de sa communication financière. Plus spécifiquement, le projet « Vision 2025 » prévoit la fusion entre le réseau Banque de détail en France de Société Générale et le Crédit du Nord. Si son déploiement a été élaboré pour permettre une exécution maîtrisée, cette fusion pourrait toutefois avoir un effet défavorable de manière transitoire sur l’activité, la situation financière et les coûts du Groupe. Le rapprochement des systèmes informatiques pourrait connaître des retards non anticipés, retardant ainsi certains des bénéfices attendus de la fusion. Le projet pourrait engendrer le départ d’un certain nombre de collaborateurs, nécessitant leur remplacement et des efforts de formation, générant potentiellement des coûts supplémentaires. La fusion pourrait également conduire au départ d’une partie de la clientèle, avec pour conséquence une perte de revenus. Les aspects juridiques et réglementaires de l’opération pourraient provoquer des retards ou des coûts supplémentaires. Le Groupe vise une position de leader bancaire dans le domaine de la finance responsable à travers, entre autres : un nouvel engagement à lever 120 milliards d’euros pour la p transition énergétique entre 2019 et 2023 (dont 100 milliards d’euros d’émissions d’obligations durables et 20 milliards d’euros consacrés au secteur des énergies renouvelables sous forme de conseil et de financement) ; une sortie totale du charbon thermique programmée ; p la signature en tant que co-fondateur des Principes pour un secteur p bancaire responsable (Principles for Responsible Banking), à travers desquels le Groupe s’engage à aligner stratégiquement son activité sur les Objectifs de Développement Durable fixés par les Nations Unies et l’accord de Paris sur le changement climatique. Ces mesures (ou des mesures similaires susceptibles d’être prises à l’avenir) pourraient dans certains cas réduire le résultat réalisé dans les secteurs concernés.

15

| GROUPE SOCIÉTÉ GÉNÉRALE | PILIER 3 - 2021

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker