EDF / Document de référence 2018

PRÉSENTATION DU GROUPE EDF Description des activités du Groupe

Problématique de l’exclusion de rupture et des écarts de qualité sur les soudures du circuit secondaire principal EDF a déclaré le 30 novembre 2017 un événement significatif auprès de l’Autorité de sûreté nucléaire relatif à la détection d’un écart dans la qualité de réalisation des soudures du circuit secondaire principal qui évacue la vapeur des générateurs de vapeur vers la turbine de l’EPR de Flamanville 3. Le circuit qui évacue la vapeur des générateurs de vapeur vers la turbine de l’EPR Flamanville 3 (lignes vapeur principales) a été conçu et fabriqué selon le principe dit d’« exclusion de rupture ». Cette démarche consiste en un renforcement des exigences de conception, de fabrication et de suivi en service. Ces renforcements, voulus par EDF, s’accompagnent d’une exigence dite de « haute qualité » dans la réalisation de ces circuits (1) . Or, ces exigences ont été appliquées au stade de la conception, mais n’ont pas été correctement intégrées dans la réalisation des soudures. Le non-respect de ces exigences n’implique pas nécessairement la non-conformité à la réglementation des équipements sous pression nucléaire. À partir du 21 mars 2018, EDF a également détecté des écarts de qualité dans la réalisation de soudures sur les tuyauteries du circuit secondaire principal de l’EPR de Flamanville, à l’occasion de la visite complète initiale. La visite complète initiale est une étape réglementaire, préalable à la mise en service de l’installation, qui consiste notamment en un examen des soudures des circuits primaire et secondaire. Elle permet de réaliser un état initial de référence de l’installation avant son exploitation. Conformément aux procédures industrielles, les soudures avaient été contrôlées par le groupement des entreprises en charge de la fabrication du circuit. Le groupement des entreprises les avait déclarées conformes, au fur et à mesure de leur réalisation. EDF a déclaré le 10 avril 2018 (2) à l’ASN, un événement significatif relatif à la détection d’écarts dans le contrôle de la réalisation de ces soudures (une partie du circuit secondaire principal étant déjà concernée par l’écart relatif à la bonne application des exigences « d’exclusion de rupture »). EDF a alors engagé au deuxième trimestre 2018 un nouveau contrôle de l’ensemble des 150 soudures concernées du circuit secondaire principal. Sur l’ensemble des 150 soudures contrôlées : 33 soudures présentant des écarts de qualité doivent faire l’objet d’une ■ réparation. Sur le site, les activités de reprise des soudures présentant des écarts de qualités ont débuté fin juillet 2018 ; EDF a, par ailleurs, décidé de refaire 20 soudures, même si elles ne présentaient ■ pas de défaut, ces soudures ne respectant pas les exigences « d’exclusion de rupture » définies par EDF au moment de la conception de l’EPR. Les dossiers de remise à niveau des premières soudures ont été transmis à l’ASN et les activités de soudures sur site ont débuté en novembre 2018 ; Pour 10 autres soudures, EDF a proposé à l’ASN une démarche de justification ■ spécifique permettant de confirmer le haut niveau de sûreté de l’installation tout au long de son exploitation. Après analyse définitive, ce nombre a été ramené à huit. Par ailleurs, il est apparu après contrôle qu’une de ces huit soudures présente un défaut de qualité de réalisation de petite taille. La démarche de justification spécifique mentionnée plus haut fera l’objet d’une instruction approfondie par l’ASN dans les mois à venir.

Avancement de la réalisation sur site Le chantier est toujours à un haut niveau d’activité avec près de 3 600 personnes présentes au quotidien sur le site. À fin 2018, le taux de réalisation des montages électromécaniques est supérieur à 98 %, le solde de l’activité se faisant au fur et à mesure de l’avancement des essais d’ensemble. Des jalons majeurs ont été franchis en 2018 : les essais dits « à froid » qui consistent en de nombreuses opérations d’essais, ■ dont le test de l’étanchéité du circuit primaire du réacteur à une pression de plus de 240 bars, supérieure à la pression de ce circuit lorsqu’il sera en exploitation, ont été franchis ; l’épreuve enceinte du bâtiment réacteur a été réalisée avec succès en avril 2018. ■ Cet essai est une épreuve en air destinée à vérifier le bon comportement mécanique de la structure du béton et de son étanchéité en portant la pression à l’intérieur du bâtiment à six fois la pression atmosphérique ; l’intégration d’une configuration de contrôle commande représentant environ ■ 250 modifications a été achevé début septembre 2018, permettant de réaliser les essais à chaud avec une configuration cohérente et stable du contrôle commande. À ce jour, les trois principaux enjeux de réalisation pour démarrer Flamanville 3 sont : la validation de la stratégie du traitement des soudures du circuit secondaire ■ principal, puis la réussite des opérations de réparation, en lien avec les principales parties prenantes : l’Autorité de sûreté nucléaire, les partenaires et leurs sous-traitants ; une montée en cadence des essais pour réaliser en sécurité, en qualité et selon le ■ planning, l’ensemble du programme d’ici au démarrage ; l’industrialisation des finitions et du transfert progressif de l’installation à ■ l’exploitant via une nouvelle étape dans l’organisation du chantier pour optimiser À fin 2018, la quasi-totalité des équipements de la partie nucléaire comme de l’îlot conventionnel a été livrée et installée sur site. La situation sur la qualité des équipements du circuit primaire fabriqués par Framatome a évolué comme suit : Cuve Le dossier concernant des teneurs en carbone plus élevées qu’attendu dans les calottes de fond de cuve et de couvercle a été instruit par l’ASN au 1 er semestre 2017 sur la base d’un dossier produit par Framatome, sous la surveillance d’EDF. Sur la base de l’avis d’un groupe d’experts mandaté par l’ASN, cette dernière (avis du 11 octobre 2017) considère que les caractéristiques mécaniques du fond et du couvercle de la cuve sont suffisantes au regard des sollicitations auxquelles ces pièces sont soumises, y compris en cas d’accident. L’ASN a autorisé le 9 octobre 2018 : la mise en service du fond de cuve moyennant la mise en œuvre de contrôles en ■ service ; la mise en service du couvercle de cuve, en limitant sa durée de vie à 2024, sauf ■ à démontrer la faisabilité technique de contrôles comparables au fond de cuve. EDF mène actuellement un projet de développement d’inspection en service du couvercle, afin de revenir courant 2019 vers l’ASN pour demander à conserver le couvercle actuel en cas de faisabilité industrielle de ce type d’opération. À défaut d’une telle autorisation, les coûts engagés pour la fabrication d’un couvercle de substitution pourraient rester, en tout ou partie, à la charge d’EDF. Ils ne sont pas intégrés dans l’objectif de coût de construction compte tenu du fait qu’ils surviendraient, le cas échéant, postérieurement à la mise en service. Par ailleurs, une procédure d’arbitrage a été engagée à ce sujet par EDF à l’encontre d’AREVA SA. au maximum la planification à court terme des activités. Fabrication et qualité des équipements

1.

Dès lors que ces exigences étaient posées, l’hypothèse de rupture des tuyauteries dans la démonstration de sûreté n’avait pas à être étudiée. La démonstration de sûreté justifie (1) que les accidents sont physiquement impossibles ou extrêmement improbables, ou que les conséquences sont limitées dans des conditions économiques acceptables et avec un haut degré de confiance. Voir communiqué d'EDF du 10 avril 2018 « EDF détecte des écarts de qualité sur certaines soudures du circuit secondaire principal de l’EPR de Flamanville et lance des contrôles (2) complémentaires ».

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I Document de référence 2018

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