EDF_DOCUMENT_REFERENCE_2017

INFORMATIONS ENVIRONNEMENTALES ET SOCIÉTALES − RESSOURCES HUMAINES Optimiser l’utilisation des ressources naturelles et préserver l’environnement

Réutiliser l’eau La réutilisation de l’eau est un sujet montant, et les challenges à relever sont nombreux. En juin 2017, le World Business Council for Sustainable Development (WBCSD) a publié, sous la direction du groupe EDF et d’Arcadis, le « Guide des entreprises pour une gestion circulaire de la ressource en eau ». Objectif : mettre en avant l’approche des « 5 R » – réduire, restaurer, réutiliser, revaloriser, recycler – cet or bleu, en ne se limitant pas aux sites industriels eux-mêmes, mais plus largement à une action collective au sein d’un même territoire. La réutilisation des eaux de process et de refroidissement se développe dans le Groupe dès que cela s'avère pertinent. Au Brésil, la centrale thermique d’EDF Norte Fluminense, a mis en place il y a quelques années un système de récupération et utilisation des eaux de pluie permettant de réduire de 2 % ses prélèvements annuels dans la rivière. En Italie, les effluents traités de certaines centrales sont réutilisés, permettant d’économiser 1 % des prélèvements globaux. Dans certains cas, la fourniture d’une partie de l’eau du circuit de refroidissement échauffée de certaines centrales nucléaires pour différents usages (agricoles, industriels…) est autorisée dans le cadre de prescriptions réglementaires précises. En France, les centrales thermiques de Cordemais et Martigues d’EDF récupèrent les eaux de pluie ou recyclent leurs effluents afin de réduire leur consommation d’eau de ville, soit une économie de 150 000 mètres cubes d’eau sur 300 000 mètres cubes consommés auparavant. En 2017 en Guadeloupe, des citernes de récupération des eaux de pluie ont été mises en place pour réduire les prélèvements d’eau. Dessaler l’eau L’usine de Martigues mène également un projet pilote d’unité de dessalement d’eau de mer, ainsi que sur le site EPR de Flamanville 3 où la mise en place d’une unité de dessalement est en cours pour compléter les moyens de production d’eau déminéralisée pour le process. En Corse du Sud, EDF a conçu la source froide d’une centrale thermique en installant une prise d’eau de mer, permettant de réduire significativement la consommation d’eau douce. En Guadeloupe, la centrale TAC de Jarry Sud possède elle aussi une installation de dessalement d’eau de mer, permettant de ne plus utiliser l’eau de ville et l’économie de près de 50 000 m 3 /an d’eau douce. En Italie, Edison dispose fin 2016 d’une centrale CCG (Simeri Crichi) équipée de dispositifs de dessalement d’eau de mer pour remplacer ses prélèvements en eau douce. Dans le cadre des études de station de déminéralisation de EPR NM, pour un site avec des tranches déjà existantes, on étudie pour la consommation des tranches (EPR NM) l’utilisation des eaux d’une STEP voisine, la réutilisation de l’eau de pluie et l’utilisation d’un dessalement mobile comme source d’eau complémentaire afin de réduire l’impact sur le prélèvement d’eau douce et viser autant que possible un prélèvement restant dans les autorisations de prélèvement en vigueur pour le site. Innover vers une soutenabilité des usages de l’eau La nouvelle politique DD Groupe intègre une exigence sur l’eau : « Gérer l’eau de manière intégrée, solidaire et durable » et se traduit par un indicateur spécifique : « Chaque site produisant de l’énergie prévoira, évaluera et rendra compte de la soutenabilité de son usage de l’eau en utilisant une méthode interne EDF (dans l’attente d’une méthode internationale reconnue) ». Les méthodologies de calcul existantes d’une « empreinte eau » n’étant pas appropriées ou pertinentes pour le secteur énergétique, le groupe EDF a piloté entre 2012 et 2015 le développement d’une terminologie et d’un cadre méthodologique cohérents au secteur énergétique dans le cadre du Forum Mondial de l’Eau. Suite à ces avancées, EDF a lancé fin 2016 un projet interne (sur trois ans) impliquant les principales entités du Groupe, intitulé SUREAU pour « Soutenabilité de nos Usages de la Ressource en Eau ». Ce projet vise à proposer un profil d’indicateurs de soutenabilité de nos usages de l’eau permettant d’alimenter le dialogue avec les parties prenantes locales. Ces indicateurs sont à adapter au contexte, et peuvent aller de la maille d’un aménagement à un ensemble d’aménagements, d’un sous-bassin à un bassin versant. L’eau et le climat 3.4.2.2 L’eau est au cœur des enjeux du changement climatique : c’est à la fois l’une des ressources les plus vulnérables aux dérèglements de notre climat et un vecteur de risque pour les territoires et leurs habitants, compte tenu de l’augmentation en fréquence et en intensité des épisodes climatiques extrêmes comme les inondations

et les sécheresses. Le changement climatique aura une influence non négligeable sur la disponibilité, la quantité, la distribution et la localisation de la ressource en eau et exacerbera la compétition entre les différents usages de l’eau. EDF a ainsi développé, depuis de longues années, un dispositif de surveillance permanente des phénomènes météorologiques et de leur incidence sur les sources de prélèvement d’eau (nappes souterraines, fleuves, rivières, mer). L’analyse en continu des données permet de prévoir et de surveiller les phénomènes hydrométéorologiques à risque, les équipes en charge de la surveillance et de la prévision assurent une surveillance 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. En France, 2017 restera une année à hydraulicité (agrégée) déficitaire sur la quasi-totalité des mois de l’année (à l’exception de mars) avec une dégradation dès janvier, s’aggravant progressivement à partir d’avril et surtout à l’automne où les conditions d’étiage sévères sont apparues sur une grande moitié Sud (et le bassin du Rhône en particulier). Le déficit d’hydraulicité (agrégée France) est estimé à environ 20 % sur l’année et situe 2017 comme la 5 e année la plus sèche depuis 1948. 2017 a également été marqué par un niveau de sécheresse exceptionnel en Corse (Arrêtés Préfectoraux de limitation de consommation d’eau). Malgré une pression forte sur les différents usages, une gestion fine des réserves a permis à la production hydraulique EDF d’atteindre 86 % du productible à fin novembre et les pluies marquées de décembre ont permis un stockage à la cible des retenues en fin d’année. À noter que les faibles débits du Rhône ont obligé EDF à assurer un débit ≥ 60 m 3 /s dans le canal de Miribel pendant 340 jours (mesure nécessaire au soutien de la nappe pour l’Alimentation Eau Potable). Ce sur débit se faisant au niveau du barrage de Jons par un déversé de 30 m 3 /s, la perte de production est évaluée à environ 20 GWh sur l’année. Une nouvelle prise d’eau auxiliaire a été construite à la centrale thermique de Norte Fluminense au Brésil pour faire face à une baisse continue du niveau d’eau, depuis une douzaine d’années, dans la rivière Macae dans laquelle est prélevée l’eau pour le refroidissement de la centrale. Gouvernance et partage de l’eau 3.4.2.3 Gouvernance L’optimisation de l’eau utilisée dans notre production électrique est un facteur très important en vue de conserver la maîtrise de l’eau en tant que ressource, afin notamment de respecter les engagements de garantie des multi-usages de l’eau (eau potable, irrigation, tourisme…) et les besoins des autorités locales. EDF est représentée dans les instances de chaque bassin hydrographique (comité de bassin des Agences de l’Eau) par un délégué coordonnateur de bassin. Les nouveaux schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) pour la période 2016-2021, élaborés sous l’égide des Comités de Bassins, ont été validés dans chaque bassin début 2017. Les actions d’EDF s’inscrivent pleinement dans ce nouveau cadre. Gestion et partage de l’eau Pour faire face à la situation climatique particulière décrite précédemment, différents leviers ont été activés au sein d’EDF pour à la fois optimiser la production et pour répondre aux attentes des autres parties prenantes (notamment les lâchers d’eau afin de préserver la faune piscicole sur la basse vallée de l’Ain). Soit 911 hm 3 de volumes déstockés, dont 341 hm 3 pour de l’optimisation interne, et 570 hm 3 pour répondre à des sollicitations externes dans le cadre des cahiers des charges des concessions hydroélectriques ou des conventions. Deux retenues de centrales hydroélectriques ont été en gestion exceptionnelle entre fin juillet et fin août (Serre-Ponçon, Vouglans) pour répondre aux obligations vis-à-vis du multi-usages. Les pertes de production sous contraintes environnementales, liées aux températures et/ou débits des fleuves, sont légèrement inférieures à celles de 2015 (année relativement similaire avec un déficit hydrologique de 20 % également). Globalement et malgré des conditions climatiques délicates, EDF a pu faire face à ses engagements vis-à-vis de ses parties prenantes en termes de soutien d’étiage ou à destination de l’agriculture, et en termes de débits restitués ou de respect des niveaux d’eau à des fins touristiques.

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EDF I Document de référence 2017

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