Cliff_30_ans

RÉGLEMENTATION La réglementation qui régit l’écosystème financier présente un double visage, à la Janus, divinité biface, dieu des portes et des passages entre le passé et le futur. Ce n’est pas que les autorités de marché joueraient à pile ou face ou à la roulette russe, loin s’en faut. Disons plutôt

que les pouvoirs publics, qui déterminent les règles, font tout leur possible pour que la Bourse ne ressemble pas à un casino… Mais que lorsqu’ils abattent les cartes, ils ne trouvent pas toujours la martingale.

Le premier type de réglementation, structurant, longuement élaboré par les pouvoirs publics, obéit à leur volonté de moderniser le fonctionnement des marchés pour les adapter à un environnement changeant. La Directive MIF de 2007 illustre bien cette catégorie. Sa genèse répondait à l’impératif de fluidifier les échanges dans un contexte de digitalisation croissante, tout en renforçant la protection des épargnants. Bingo ! La seconde famille de réglementation est plus complexe à mettre en œuvre : elle est engendrée par des législations de circonstance. Les crises financières, l’observation de manquements ou d’actions délictuelles sont malheureusement propices aux sur-réactions des pouvoirs publics. Soudain, surgissent des règles qui se veulent des garde-fous, mais qui nécessitent ensuite de nombreuses adaptations pour fonctionner. Comme, parfois, elles produisent des distorsions présentant plus d’inconvénients que d’avantages, l’ensemble des acteurs se mobilise, propose des modifications, co-construit des règles acceptables par tous : ainsi naissent certaines actions de place. Les Directives MAR ou MIFID II se fraient de la sorte un chemin dans le quotidien des émetteurs, qui n’ont pas encore sorti tous leurs jokers !

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