BVA_NUDGE_2018
Applications
Prendre des risques ou fuir le risque ? La conclusion principale de notre application est, comme le montrent les illustrations 6 et 7, une association négative importante entre la perception des risques financiers et la propension à prendre des risques financiers (- 0,172 ; s.e. 0,034). D’après le cadre psychologique risque/rendement, cette conclusion suggère que les individus sont, en moyenne, peu enclins à prendre des risques financiers en investissant dans des actions, des fonds communs de placement ou des obligations. Ce constat vaut pour les 15 pays de l’échantillon. Nos estimations sur les autres facteurs déterminant les prises de risque concordent avec les travaux académiques (p. ex., Luigi et Paiella, 2008 ; Dohmen et al., 2011 ). S’agissant des risques financiers, les femmes sont moins enclines à prendre des risques que les hommes. Les individus deviennent moins prompts à prendre des risques quand ils vieillissent. En revanche, les individus diplômés et percevant un revenu plus important sont plus enclins à prendre des risques. Les personnes mariées affichent une plus grande tolérance au risque que les célibataires, mais le fait d’avoir des enfants renforce l’aversion au risque. Les salariés sont plus enclins à prendre des risques que les chômeurs et les retraités. Enfin, les gens qui possèdent un logement sont plus prompts à prendre des risques que les locataires.
2
-6 -4 -2 0 -8
Propension à prendre des risques
-1,2 -1 0
-1
2
3
4
Perception des risques
Illustration 6 : Corrélation entre la propension à prendre des risques financiers et la perception des risques liés à un investissement, 15 pays. Remarque : Cette illustration présente une estimation qui contrôle les covariables observables et les effets fixes propres à chaque pays. Par ailleurs, les attitudes face au risque ne sont pas homogènes entre les pays étudiés et ni même à l’intérieur de chacun d’entre eux. L’illustration 8 montre que, globalement, l’association négative entre la perception des risques financiers et la propension à prendre des risques vaut pour tous les pays, mais on peut identifier trois groupes bien distincts. Les pays du groupe A sont relativement plus enclins à prendre des risques tandis que les pays du groupe C sont les moins enclins à en prendre. L’illustration 9 révèle une grande hétérogénéité à l’intérieur même des pays. Les profils d’investissement extrêmes (forte tolérance au risque et aversion au risque) sont uniquement des points de référence : la plupart des individus se situent entre ces deux extrêmes, dans une sorte de continuum entre aversion au risque et prise de risque. Il s’agit d’un point important qui soulève des questions intéressantes sur l’effet du contenu et du contexte sur l’attitude des individus face au risque. On peut ainsi
139 Guide de l'Économie Comportementale - 2018
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