Areva - Document de référence 2016

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APERÇU DES ACTIVITÉS

6.1 Les marchés de l’énergie nucléaire et des énergies renouvelables

Les variations de l’offre et de la demande restent donc les principaux déterminants de l’évolution des prix des combustibles fossiles. Alors que les prix du gaz sont à des niveaux élevés en Europe et en Asie, le gaz est devenu très compétitif aux États-Unis grâce à l’extraction du gaz de schiste, issue des avancées technologiques telles que la fracturation hydraulique des sols et le forage horizontal. Il existe néanmoins des incertitudes importantes quant à la volatilité de son prix, à sa compétitivité dans d’autres zones géographiques, à ses réserves potentielles, et à l’acceptabilité des conséquences potentielles de son exploitation pour l’environnement (pollution des sols et consommation d’eau douce très importante notamment). La dépendance croissante de l’Europe au gaz étranger rend a priori l’exploitation de ce gaz de schiste attrayante. Pourtant, plusieurs défis se posent pour un développement à grande échelle de la filière : la difficulté d’accès aux gisements dans certains cas, les différentes réglementations des États européens ainsi que les coûts de développement beaucoup plus élevés qu’en Amérique du Nord. Le prix du CO 2 en Europe est resté à son niveau bas en 2016, notamment car les réformes envisagées de l’EU-ETS (1) prendront plusieurs années avant d’être effectives. Cependant, les engagements de plus en plus contraignants en matière de réduction des émissions devraient tirer les prix du CO 2 vers le haut dans les pays déjà dotés demarchés carbone alors que, dans les autres pays, une contrainte carbone à moyen ou long terme semble inéluctable. Ainsi, la volatilité observée sur les marchés des matières premières et l’incertitude sur le niveau du prix du carbone rendent le coût de l’électricité issue du gaz ou du charbon difficile à anticiper. Par ailleurs, pour les pays exportateurs d’énergie fossile, l’énergie nucléaire contribue à sécuriser des revenus souverains présents et futurs, en permettant de valoriser l’utilisation de la ressource extraite à l’exportation plutôt qu’à la production d’électricité locale.

Dans le monde, l’énergie nucléaire a déjà permis d’éviter l’émission d’environ 57 gigatonnes de CO 2 depuis 1971, soit presque deux années d’émissions au rythme actuel ( source : WEO 2015 ). Face au défi climatique, l’énergie nucléaire apparaît ainsi de plus en plus comme une composante indispensable du bouquet énergétique pour la production d’électricité en base permettant un développement social et économique durable. Compétitivité de l’énergie nucléaire Les coûts liés à la production électronucléaire dépendent très peu du prix de l’uranium. La part de la matière première dans le coût complet actualisé de l’électricité nucléaire est en effet très faible et l’impact d’un doublement du prix de l’uranium sur le coût de production complet de l’électricité est de l’ordre de 5 % pour de nouvelles centrales. A contrario , les prix des énergies fossiles impactent fortement les coûts de l’électricité produite par les centrales thermiques au charbon et surtout au gaz. En effet, le combustible gaz représente entre 70 et 80%du coût complet de l’électricité générée par une turbine à gaz à cycle combiné. Le prix du CO 2 est également une composante importante de la structure de coût des centrales au gaz et surtout au charbon, mais n’a pas d’influence sur le coût de l’électricité nucléaire. Les prix du gaz et du pétrole peuvent fluctuer largement à court terme car ils sont soumis à des risques géopolitiques, économiques et financiers : incertitudes très élevées sur les coûts de production (offshore profond, gaz de schiste…), conjoncture économique (crise financière et à sa suite crise économique), spéculation financière sur le secteur des matières premières. Néanmoins, la tendance haussière à long terme fait l’objet d’un consensus (augmentation de la demande, bascule du charbon vers le gaz, épuisement des ressources conventionnelles). Cependant, il y a des déséquilibres régionaux, notamment pour le gaz.

SCÉNARIO DE PRIX POUR LE PÉTROLE

SCÉNARIO DE PRIX POUR LE CHARBON

$

/ baril

2015

120 100 $

140

/ tonne

2015

120

100

80

80

60

60

40

40

20

20

0

0

2015

2020

2030

2040

2015

2020

2030

2040

Source :WEO 2016.

Source :WEO 2016.

(1) European Union Emission Trading Scheme : système communautaire d’échange de quotas d’émission.

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